Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 88-89.(Budapest, 1998)

ZENTAI, LORÁND: Quelques remarques sur un (deux) dessin(s) de Fra Bartolommeo

pour constituer son album ou son recueil, le Libro de' disegni, dont il a arrangé les pièces selon les mêmes critères chronologiques que les biographies d'artistes (Vite) pour l'illustration desquelles il le destina. De la biographie de Fra Bartolommeo pu­bliée dans la deuxième édition de Vite, parue en 1568, nous apprenons par exemple qu'à l'époque, la plupart des dessins laissés par le religieux-peintre se trouvaient en­core dans l'ancien couvent Sainte-Catherine de Florence en la propriété d'une reli­gieuse également peintre (Suor Plautilla, Pulisena Nelli), tandis que bon nombre d'œuvres similaires (molto di simil modo fatti) étaient déjà réunies dans l'album de dessins de Vasari. 7 Etant donné qu'au moment de la première édition de Vite en 1550, l'auteur n'en a pas fait mention, il est permis de supposer que les dessins en question furent acquis par lui au cours des dix-huit ans qui séparent les deux éditions, et très probablement par l'intermédiaire de Suor Plautilla (1523-1588) car, à cette époque là, Fra Paolino da Pistoia (vers 1490-1547), compagnon et confrère de Fra Bartolommeo et légataire direct de sa production, n'était plus en vie. 8 Selon le témoignage unanime des sources, de la mort de Fra Bartolommeo au milieu du XVI e siècle, la quasi-totalité de ses dessins inventoriés de sa succession étaient conservés ensemble dans l'atelier des peintres dominicains du couvent San Marco. 9 La dispersion graduelle des dessins utilisés en permanence lors de l'activité picturale poursuivie à l'intérieur du couvent ne débuta que dans la deuxième moitié du siècle, et on peut tenir pour certain que Vasari avait eu alors l'occasion d'acheter parmi les premiers quelques pages de moin­dre importance tirées non pas des carnets d'esquisses brochés (12 Libri di disegni tochi di penna et carbone...) mais des feuilles autonomes rangées par sujet dans des dossiers individuels. La feuille, achevant son périple au Musée des Beaux-Arts, était probable­ment classé parmi les études réalisées en vue de figures de saints et d'anges dont le nombre total impressionnant fut indiqué sur le registre de l'inventaire: 275 Charte di sancti et sancte et angeli vestiti. m La feuille de l'esquisse, avec les figures des frères dominicains, semble à première vue d'une seule pièce, mais révèle à l'observateur attentif qu'elle fut assemblée de deux morceaux irréguliers collés ultérieurement. A l'angle gauche supérieur du frag­ment de gauche, on découvre un primo pensiero brossé à traits rapides et légers en vue d'une figure agenouillée à moitié pour la prière et entourant de ses bras le poteau d'une croix ou d'un crucifix. Au-dessous d'elle se trouve une autre figure dans la même pose, exécutée probablement d'après modèle vivant. Dans la moitié droite de la feuille, 7 Vasari, G., Delle Vite de'più eccellenti Pittori Scultori et Archiîettori, Fiorenza 1568, Primo Volume délia Terza Parte, p. 40. 8 Sur l'activité artistique de Suor Plautilla (Pulisena Nelli) v. Thieme-Becker XXV (1931), p. 386, et Muzzi, A., in L'età di Savonarola. Fra' Bartolomeo e la scuola di San Marco, Cat. Firenze 1996, p. 262, n° 87. 9 La nouvelle transcription par V. Alce de l'inventaire de la succession est citée par Muzzi, A., Firenze fra innovazioni e techniche tradizionali : la Scuola di San Marco, in Disegno italiano antico. Artisti e opère da Quattrocento al Settecento (ed. M. Di Giampaolo), Milano 1994, p. 26. 10 Ibid. Les sept dessins restants détenus par Vasari (puis Mariette) provenaient vraisemblablement aussi de ce „dossier": entre autres deux autres saints (Saint Barthélémy, Vienne, Albertina, n° d'inv.: 4875 et Sainte Catherine, Albertina, n° d'inv.: 17596) et deux anges (Paris, École des Beaux-Arts, n" d'inv.: 35 et Albertina, n° d'inv.: 4876).

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