Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 87. (Budapest, 1997)

EÖRSI, ANNA: Fuit enim Maria liber. Remarques sur l'iconographie de l'Enfant écrivant et du Diable versant l'encre

Crucifié ; sur celle du bas de page, on les voit agenouillés des deux côtés du Seigneur pour intercéder en faveur d'un prince en prière (il s'agit de Charles VI ou de Jean de Berry). 98 La même prière glorifiant la Vierge, mère du Dieu est ailleurs illustrée de représentations de la Vierge tenant son enfant, et de celles de saint Jean l'Évangéliste ayant une palme et un calice (ou un livre) à la main. 99 Il n'y a pas de doute que le thème de saint Jean écrivant son Évangile à Pathmos et celui de la Vierge à l'Enfant se complétaient pour les peintres travaillant au service du duc de Berry. Le duc possédait un panneau rond peint des deux côtés, ou en deux pièces, représentant d'un côté la Vierge allaitant son enfant au milieu d'anges, et saint Jean de l'autre. Ce dernier écrit le début de son Évangile sur un rouleau, son écritoire étant tenue par l'aigle : « un tableau rond en deux pieces en l'un desquels a in ymage de Notre Dame alaitant son enfant et deux anges aux deux costés; et en l'autre Saint Jehan l'évangéliste escripvant en un roulleau : In principio et une aigle devant lui qui lui tient son escriptoire ». 100 Tout cela m'amène donc à penser que la genèse des premières représentations de l'Enfant écrivant et celle du Diable versant l'encre non seulement coïncident dans l'espace et dans le temps (elles ont vu le jour au dernier tiers du XIV e siècle dans l'un des ateliers de miniatures travaillant pour le duc de Berry), mais ont aussi des racines spirituelles identiques. Dans les deux cas, l'écriture est investie de la magie créatrice du Verbe. ANNA EÖRSI Traduit par László Sújtó m Paris, Musée du Louvre, Cabinet des dessins, R. F. 2024 (Meiss, op. cit., vol. II, fig. 37). L'art français du Moyen Age fournit des exemples relativement nombreux où la Vierge est accompagnée dans la Déisis non de saint Jean-Baptiste, mais de l'Évangéliste. Panofsky, E., A Parisian Goldsmith's Model of the Early Fifteenth Century ?, in Beiträge für Georg Swarzenski zum 11 Januar 1951, Berlin 1951, pp. 70-84 (81-82). 99 Voir p. ex. le Psautier de Bohun, Vienne, Österreichische Nationalbibliothek, cod. 1826, fol. 157; « Petites Heures », Paris, Bibliothèque nationale, 18014, fol. 120, avec le duc de Berry. Voir aussi la deuxième scène supérieure latérale de la fig. 25 de la présente étude, où la Vierge et Jean sont assis l'un à côté de l'autre. 100 L'Inventaire de décès du duc de Berry, l'item 68, 1416. Cité par Verdier, op. cit., p. 247 (à propos du caractère de tondo du panneau de Baltimore).

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