Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 87. (Budapest, 1997)

EÖRSI, ANNA: Fuit enim Maria liber. Remarques sur l'iconographie de l'Enfant écrivant et du Diable versant l'encre

Miner note à propos du tondo de Baltimore que l'Enfant écrivant apparaît tantôt comme la préfiguration du Christ enseignant, tantôt - en écrivant le nom du spectateur dans le Livre de la Vie - comme le symbole de l'intercession (fig. 15). 11 Selon Schiller, l'Enfant de la Madone de la « Korbgasse » - sous l'influence indi­recte des visions de sainte Brigitte - est en train de lire les prophéties messianistiques de la Passion. 12 Rejoignant Ringbom, Gorissen fait remonter à YHodigitria byzantine l'origine de ce type iconographique qui illustre à ses yeux la relation, devenue plus personnelle, entre Dieu et le donateur. 13 Verdier note que l'acte d'écrire apparaît pour la première fois vers 1375 à Tournai sur les statues représentant la Madone debout (le Christ y écrit dans un livre). Puis, vers 1400 à Mayence, le livre est remplacé par un rouleau, avant que les enlumineurs franco-flamands n'ajoutent les motifs de l'écriture et de l'encrier au thème de la Vierge assise à l'Enfant. Verdier voit l'élément principal du tondo de Baltimore dans l'inter­cession de la Vierge de la Compassion. 14 A propos du panneau de Budapest (fig. 17), Zsuzsa Urbach met en lumière que la Vierge a été la protectrice des lettrés, des poètes et des écrivains : « L'Enfant qui écrit prefigure le Christ enseignant. » 15 Belting interprète le type de l'Enfant écrivant et de la Vierge à fencrier dans le contexte d'un dialogue personnel entre les personnages et les commanditaires de r Andachtsbild. 16 Toutes ces interprétations contiennent bien des éléments pertinents. Deux problè­mes se posent cependant, à mon avis. Les études compréhensives du sujet sont toutes à la recherche des sources littéraires concrètes, alors que - et je suis d'accord sur ce point avec Ringbom - il est fort probable que de telles sources n'ont jamais existé. D'autres partent d'œuvres particulières pour expliquer l'ensemble du type iconographique. Or ce qui est valable pour telle représentation ne l'est pas nécessaire­ment pour telle autre. S'il existe une idée commune inspirant ces innombrables Enfants écrivants et Vierges à l'encrier, elle doit être recherchée dans la direction que Vetter a suivie en étudiant la Vierge de la « Korbgasse » (fig. 22). 11 Miner. D., Madonna with Child Writing, Art News 64 (1966) pp. 10, 40-43 et 60-64 (43). 12 Schiller, G., Ikonographie der christlichen Kunst I-IV. Gütersloh 1966-1980, II. p. 148. 13 Gorissen, F., Das Stundenbuch der Katarina von Kleve. Analyse und Kommentar, Berlin 1973, pp. 241^t56. 14 Verdier. Ph.. La Vierge à l'Encrier et à l'Enfant qui Écrit, Gesta 20 ( 1981 ) pp. 247-255 (249). 13 Urbach, Zs., in Szépművészeti Múzeum. Éd. et intr. par Klára Garas, Budapest 1985, p. 59. 16 Belting, H., Bild und Kult. Eine Geschichte des Bildes vordem Zeitalter der Kunst, Munich 1990, p. 427 ; Belting, H. - Kruse, Ch., Die Erfindung des Gemäldes. Das erste Jahrhundert der niederländischen Malerei, Munich 1994, pp. 37. 131 et 136.

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