Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 87. (Budapest, 1997)

SZILÁGYI, JÁNOS GYÖRGY: Secrets cachés au fond des réserves

Parmi les variantes attiques existant en même temps des amphores « de Noie » au sens strict du terme 26 fabriquées à partir de 490 av. J.-C. environ, 27 le vase de Buda­pest représente celle née vraisemblablement dans l'un des ateliers de poterie d'où sor­taient les vases du Peintre de Berlin. 28 Concave à l'intérieur, l'embouchure en échine se prolonge légèrement au-dessus de la bouche et se détache du col sous un angle aigu à l'intérieur et avec un sillon à l'extérieur. La partie inférieure des anses trifides se plie légèrement vers le col, séparé du corps ovoïde par un anneau plastique. Le haut du pied en forme de torus incline doucement vers l'intérieur tandis que son côté va s'élargis­sant vers le bas. Sa base est concave avec un petit cône au milieu. Entre le corps et le pied, l'anneau encadré de sillons en haut et en bas se décharge pour ainsi dire du poids du corps. En raison du façonnage de l'anse et des proportions de ses éléments, le vase du Peintre de Tithonos est un exemple précoce - datant des années 480-470 av. J.-C. ­du modèle en vogue jusqu'aux années 430. L'amphore a été achetée à l'Exposition universelle de Vienne de 1873 par Károly Pulszky, chargé par le gouvernement hongrois de réunir des œuvres d'art de genre divers et datant des époques les plus différentes pour le Musée des Arts Décoratifs dont on projetait déjà la fondation. Aidé de son ami paternel Johannes Overbeck, pro­fesseur de Leipzig, Pulszky a sélectionné les pièces antiques dans la collection que le prince Emile de Sayn-Wittgenstein avait rassemblée à la fin des années 1850 à Naples, où il avait séjourné en qualité de diplomate. Le contrat de vente indique aussi le lieu de provenance de la plus grande partie des pièces antiques. 29 La grande majorité venait de Cumes, où le prince fit entreprendre des fouilles en 1858. 30 Quelques pièces étaient originaires de Santa Agata dei Goti et de Capoue, d'autres de Noie, dont le péliké du Peintre de Geras (ARV 2 1642), l'amphore « de Noie » du Peintre de Dresde (ARV 2 1664) et une coupe à pied attique au vernis noir datant du deuxième quart du V e siècle. L'authenticité des sites indiqués semble être confirmée par des fouilles récentes qui ont prouvé que le fragment d'une plaque de revêtement architectonique devait effective­ment provenir de Cumes. 3 1 L'on a donc toute raison de croire que le vase du Peintre de 26 Beazley, J. D., JHS 31 (1911) p. 286 ; Id. Vases in America, op. cit. (v. supra, note 13), p. 37. 27 Sur les prémisses de cette forme dans la peinture de vases à figures noires, voir Luce, S. B., AJA 20 (1916)pp. 439-459. 28 Sur l'histoire de cette forme, voir supra, note 26 ; Blœsch, H., Antike Kunst in der Schweiz, Zurich 1943, pp. 62-63 ; Euwe, J., BABesch 64 (1989) pp. 114-133 (l'auteur y donne aussi la synthèse de ses recherches précédentes) ; Oakley, J. H., The Phiale Painter, Mainz 1990, pp. 47-48. Sur les imitations exécutées à Noie même - il s'agit du groupe dit « Owl - Pillar » - voir Szilágyi, J. Gy., in Die Welt der Etrusker, cat. Berlin 1988, pp. 226-227 (avec la bibliographie antérieure). 29 Sur l'achat par Pulszky des pièces antiques, voir Szilágyi J. Gy., op. cit., (v. supra, note 2), pp. 65­68, 142. 30 Minervini, G., BullArchNapolitano 8 (1860) n° 180, pp. 25-32 ; Souvenirs et correspondances du prince E. de Sayn-Wittgenstein-Berlehourg I, Paris 1888, pp. 381-382. 31 Communication aimable du docteur Carlo Rescigno. Sur les fouilles, voir La Rocca, L. - Rescigno, C. - Soricelli, G., in Studi sulla Campaniapreromana (a cura di Cristofani, M. - Zevi, F.), Rome 1995, pp. 51-79 (notamment pp. 59-60), note 29, n° 2 et pl. 20.

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