Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 87. (Budapest, 1997)

SZILÁGYI, JÁNOS GYÖRGY: Secrets cachés au fond des réserves

sacrifice et que, de par leur disposition même, les deux mots vont ensemble. Cela cor­robore en même temps l'opinion d'ailleurs parfaitement évidente de Beazley, selon laquelle l'image du jeune homme tenant le thymiatérion constitue la face principale du vase. Si l'offrande a lieu au symposium - et, malgré les dimensions réduites, la fonc­tion de l'amphore porteuse d'images semble parler en faveur de cette hypothèse sans la prouver toutefois -, la relation entre une partie au moins des inscriptions kalos et la scène représentée 1 1 nous autorise à penser que Dioklès était un participant (au moins en puissance) du symposium, et que les libations étaient offertes sinon en hommage à sa personne, du moins en hommage à sa qualité de kalos. Sur l'amphore de Londres qui porte l'autre inscription Dioklès, les deux mots accompagnent l'Éros de la face principale, tandis que le jeune homme de la face B, qui tend sa main vers Éros jouant au cerceau est flanqué d'un kalos non précédé de nom propre. 12 Cela ne fait que con­firmer l'hypothèse d'ailleurs fort vraisemblable selon laquelle chez le Peintre de Tithonos comme chez d'autres artistes, l'inscription Dioklees kalos serait porteuse de connota­tions erotiques. Les dessins ornant le vase de Budapest n'offrent aucune surprise. Dans tous leurs détails, ils sont conformes à l'image que les spécialistes se sont faite du Peintre de Tithonos sur la base de ses œuvres connues jusqu'à présent. 13 Ce suiveur à court d'ima­gination et à la main un peu lourde du Peintre de Berlin - c'est ainsi que malgré certai­nes de ses premières œuvres (1, Ibis, 10. 12. 15. 20 ?) Beazley l'a qualifié pour le distinguer d'avec les véritables disciples 14 - avait commencé à travailler au moment où la peinture de vases à figures rouges avait déjà amorcé son déclin. Façonnées entre 480 et 460 av. J.-C. environ, 15 ses œuvres suivent dans leurs traits essentiels le type d'ornementation introduit par le Peintre de Berlin et répandu après 480 : du fond noir luisant qui couvre la surface visible, et même l'intérieur du col du vase, un seul person­nage émerge seulement de chaque côté, représenté généralement debout sur - rarement sans - base décorée. 16 Souvent (mais non pas nécessairement), les deux faces de l'am­phore sont revêtues d'une ornementation cohérente : quant au Peintre de Tithonos sur sept de ses dix amphores connues, les deux scènes se rattachent sans aucun doute l'une à l'autre, tandis que dans les trois cas qui restent, leur relation n'est ni refutable ni prouvable. La sobriété de la décoration ressort de l'absence de tout motif ornemental au-dessous des anses et de l'économie dans l'utilisation du rehaut rouge, réservé uni­11 Cf. Webster, T. B. L., Potter and Painter in Classical Athens, Londres 1972, notamment pp. 52-53. Sur le caractère problématique de ses interprétations concernant ces inscriptions, voir surtout Robertson, M.. JMS 95 (1975) p. 296. 12 Beazley n'en fait aucune mention. 13 Sur le peintre, voir notamment (en dehors de Y ARV 2 ) Beazley, J. D., Attic Red-Figured Vases in American Museums, Cambridge 1918, p. 69 ; Richter, G. M. A., Attic Red-Figured Vases, New Haven 1946, pp. 73-74 ; Paribeni, E., EAA 7 (1966) p. 833 ; Robertson, M., The Art ofVase-Painting in Classical Athens, Cambridge, 1992, pp. 129-130. Giudice, E, ad CVA Gela 3, pl. 27,4, lui a attribué aussi une autre lécythe de Gela, mais la tête, le cou et les plis du chiton de la figure féminine semblent contredire son hypothèse. - Les chiffres entre parenthèses renvoient parla suite aux numéros d'ordre des listes de Beazley. 14 Robertson, op. cit. (v. la note précédente), p. 72. 15 Sur la datation en général, voir surtout Robertson, op. cit., pp. 41—42. 16 Beazley, JHS 42 (1922) pp. 85-86 ; Id., The Berlin Painter, Melbourne 1964, p. 2.

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