Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 86. (Budapest, 1997)
ACTUALITÉS DU MUSÉE-MÚZEUMI HÍREK - GAJDÓ, GYULA: La restauration d'un carnet de modeles lombard des XV-XVIe siecles
LA RESTAURATION D'UN CARNET DE MODÈLES LOMBARD DES XV-XVF SIÈCLES Cet album à esquisses provenant de Lombardié fut offert au Musée des Beaux-Arts par Gyula Bischitz en 1918. A l'origine, il fut constitué de neufs parchemins plies en deux et cousus ensemble tel un carnet. Les dessins qu'il contient furent exécutés à la plume et au bistre. Avant leur entrée au musée, les parchemins subirent à plusieurs reprises l'action de l'humidité et différents dommages biologiques. En conséquence, leur structure initiale se disloqua en feuilles séparées, que les bactéries et les champignons perforèrent en de nombreux endroits. Les trous ronds ainsi formés furent de tailles différentes. L'excès d'humidité rendit les feuilles fortement ondulées. Malgré leur piteux état, telle ou telle feuille de l'album, considéré comme particulièrement important du point de vue de l'histoire de l'art, se trouva exposée plus d'une fois. Dans le numéro 40 du Bulletin du Musée (1973, pp. 25-39) Loránd Zentai a analysé ces feuilles comme d'importants monuments dans la tradition du carnet de modèles florentin, dont les motifs présentent une parenté étroite avec ceux du cercle de Francesco d'Antonio de Cherico, premier grand représentant du style d'enluminure moderne, enrichi d'éléments naturalistes. Malgré la conservation soigneuse, les parchemins ondulés, lacunaires et aux rebords cassés sont devenus très fragiles. Le but de l'intervention consistait à faire disparaître l'ondulation des feuilles, à compléter les lacunes, c'est-à-dire à en diminuer la fragilité. J'ai effectué le remplacement des parties manquantes par application d'un pâte de parchemin malléable, procédé employé pour la première fois au Musée des Beaux-Arts. Les spécialistes de la Bibliothèque Nationale Széchényi le pratiquent depuis plusieurs années déjà pour restaurer leurs manuscrits. On utilise à cette fin une sorte de mélange de parchemin en poudre, de pâte à papier, de colle de parchemin dilué dans de l'eau et de l'alcool. Ce mélange contenant peu d'eau et beaucoup d'alcool peut servir également à compléter directement les lacunes des parchemins en bon état de conservation. Sur une planche à grande absorption, la pâte est étendue sur les parties endommagées, et elle y adhère fort joliment et fermement. Dans le cas des parchemins en moins bon état, la pâte n'y est pas versée directement, mais auparavant on procède au moulage de disques de taille appropriée à l'aide d'une étamine posée sur un morceau de feutre. Séchés à moitié, les disques en pâte de parchemin sont fixés à l'objet d'art avec de la colle. La colle doit être diluée dans de l'alcool et une petite quantité d'eau parce que, ainsi préparée, elle ne provoque pas l'ondulation du parchemin aminci. J'ai utilisé le même procédé pour compléter les feuilles de l'album à croquis, car non seulement le parchemin usé résiste mal à l'humidité, mais aussi le bistre, matériau du dessin. Ne jugeant ni nécessaire ni éthique le complètement des parties graphiques, je m'en suis délibérément abstenu. Après restauration, les feuilles de parchemin sont devenues plus résistantes et ont gagné en valeur esthétique (fig. 51-52).