Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 86. (Budapest, 1997)
ACTUALITÉS DU MUSÉE-MÚZEUMI HÍREK - BARKÓCZI, ISTVÁN: Une exposition de la peinture vénitienne
à un), ainsi que le glacis fin du manteau de brocart. Ce mode de représentation étant étranger à la manière de peindre de Titien, l'auteur du tableau de Budapest, après des attributions successives à Bassano, Tintoret, Savoldo et autres artistes, n'est toujours pas identifié. D'après la reproduction, on pouvait déjà exclure que ce portrait représente réellement Pietro Bembo. La pièce de Washington a permis par contre d'établir un parallèle entre elle et un autre portrait de Titien, représentant le doge Marcantonio Trevisani. Les deux compositions trahissent la même conception et la même technique picturale, en ce qui concerne par exemple le traitement de la barbe ou du brocart, et sont conservées en pareil état. Dans le dernier tiers de la salle, on a installé des bozzettos du Settecento - esquisses des autels du Karlskirche à Vienne (œuvres de deux artistes vénitiens, Giovanni Antonio Pellegrini, Sebastiano Ricci, et de deux autrichiens de style vénitien, Daniel Grand et Martino Altomonte ) -, quelques compositions mineures à sujet religieux ou profane (de la main de Diziani, Fontebasso, Alessandro Longhi, Ceruti et des deux Tiepolo), ainsi que les vedute déjà mentionnées. Dans le Hall Baroque, l'atmosphère de Venise a pu être évoquée par le mobilier des XVI-XVIII es siècles, emprunté au Musée des Arts Décoratifs et par un coffre dans la propriété du Musée des Beaux-Arts. Les tableaux de grande dimension du Seicento et du Settecento, exposés dans le Hall de Marbre (fig. 48), ont été de véritables révélations. La plupart d'entre eux sont sortis des réserves car, lors de l'arrangement de la Galerie des Maîtres Anciens par Andor Pigler à la fin des années 1950, les toiles baroques de l'école italienne étaient encore sous-représentées à l'exposition permanente. La collection a permis de présenter de manière assez exhaustive la tradition liée au nom de Titien; de Padovanino à Tiepolo en passant par Muttoni, Carpioni, Pietro, Marco Liberi et Lazzarini. Parallèlement à cela, nous avons exposé un important groupe d'œuvres signées d'artistes arrivés à Venise d'autres villes, tels que Fetti, Strozzi et Liss, ainsi que certaines pièces, dont quelques unes récemment attribuées à Langetti, Diamantini et Celesti, qui témoignent de la survivance de la tradition des tenebrosi. Les tableaux du Settecento installés dans le Hall de Marbre font partie du décor permanent du premier étage en compagnie de ceux de Fontebasso, Cignaroli, Luca Giordano et Ruschi. La toile magnifique de Tiepolo, montrant saint Jacques comme le vainqueur de Clavijo (pièce principale de plusieurs expositions organisées ces derniers temps à Londres, à Venise et à New York), était présentée - ensemble avec un dessin à la sanguine conservé à Budapest représentant la tête du Saint, et la gravure de la composition (les deux sous forme de copies en fac-similé) - comme une unité à part dans le Hall Renaissance. Le tableau de saint Martin, un bozzetto dû à Gaetano Gandolfi, composition ultérieure à la gravure, illustrait non seulement l'influence de l'école de Tiepolo, mais aussi celle du genre de la gravure (figs 49-50). Ainsi, malgré les lacunes naturelles, le visiteur a pu se faire une idée assez complète et nuancée de la richesse de la peinture vénitienne. Cette richesse n'est d'ailleurs due qu'à moitié au fonds constitué par les collections historiques : le don de János László Pyrker en 1836, la pinacothèque Esterházy achetée en 1870 ou les pièces léguées par János Pálffy en 1912. A celles-ci, il convient d'ajouter les importantes acqui-