Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 85. (Budapest, 1996)
PASSUTH, KRISZTINA: M. H. Maxy, figure clé de la peinture roumaine du XXe siecle et l'avant-garde internationale
de dessins, de lithographie, de publicité, de projet d'affiches et une série d'autres matières, n'a pas pu fonctionner comme prévu faute d'élèves, et a dû se limiter à l'enseignement d'un nombre restreint de connaissances. A cette époque, une nouvelle tendance gagne de plus en plus du terrain, tendance appelée d'abord supraréalisme - en réalité, il s'agit du surréalisme à la roumaine - à laquelle participent entre autres Victor Brauner, Jacques Herold, Jean David et Jules Perahim. Quant à Maxy, il reste résolument à l'écart de ce groupe surréaliste, même s'il ne tient plus au principe décrétant la mort du tableau de chevalet. Attiré par les images de la grande ville et du paysage industriel, il revient à une sorte de représentation figurative. Dans le catalogue de son exposition de 1927 à Bucarest, on peut lire ainsi: «voilà les sujets : les enfants et leurs jouets, les animaux sauvages, les héros des utopies scientifiques et politiques...tout ce qu'on nomme en général la Peinture.» 77 * Le tableau du Musée des Beaux-Arts intitulé Ramoneurs (fig.42), peint en 1926, appartient encore comme le Paysage (fig. 32) à la période constructiviste, et trahit l'influence de Segal. Il n'est pas à exclure totalement que le style des artistes parisiens, dont celui de Georges Braque, y ait laissé son empreinte. Toutefois, la surface du ciel fragmentée en formes géométriques dans le fond ne rappelle pas simplement des décors de théâtre en général, mais ressemble concrètement aux scénographies d' Alexander Vesnine, créées dans les années 1920 pour Phèdre. 78 Cela peut s'expliquer aussi par le fait qu'en 1926, Maxy étudiait intensément l'art scénographique, et que les solutions y appliquées avaient éventuellement des répercussions sur son métier de peindre. Quoi qu'il en soit, seul l'arrière-plan porte la marque d'une conception géométrique de l'artiste. Au premier plan de l'œuvre, ce sont par contre deux lourdes figures monumentales aux mains disproportionnées et munies d'un équipement noir de ramoneur qui sautent aux yeux. La monotonie des taches sombres s'y trouve atténuée par le jeu des lignes du dessin intérieur blanc, procédé auquel recourt volontiers Maxy dans ses toiles antérieures. Les figures remplissent presque entièrement l'espace disponible, s'aplatissent et perdent quasiment leur plasticité. Les taches bleu foncé et vert foncé sont contrebalancées par l'ocre du mur de brique, cerné de blanc. Outre le mode de représentation picturale aisée, décorative, le choix de sujets indique également le changement survenu dans la conception artistique de Maxy. A partir de 1926, il exécute la plupart du temps des tableaux de genre (par exemple Duo primitif, 1927), natures mortes, scènes rustiques, intérieurs avec enfants, portraits ou paysages aux puits de pétrole. Ses idées relatives à la peinture le rapprochent de Marcel Jancu, dont le style illustre une variante spécifique du cubisme décoratif. 77 Cité par Pintilie, op.cit. (n.50) pp.35-36. 78 Projet de scénographie de Vesnine, A. pour Phèdre de Racine, huile et gouache sur carton, 53 x 76 cm, reproduit : Khan-Magomedov, Vesnine et le constructivisme, Paris 1986, pp. 62-63.