Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 84. (Budapest, 1996)
WESSETZKY, VILMOS: Une stele dédiée a Nekhbet-Rénenoutet
l'offrande à la déesse Rénenoutet: une oie et de l'eau. Dans le registre inférieur, on voit la maîtresse de maison faisant le geste d'adoration devant unpithos, grand récipient muni d'un couvercle. Elle est suivie par deux membres masculins de la famille portant des offrandes. Dans l'inscription verticale du registre supérieur, le serpent est nommé NekhbetRénenoutet (texte n° 1). Les termes Nhbt-Rnn-wtt $n c w c b - «Nekhbet-Rénenoutet de shenâ ouâb» - posent deux problèmes: celui de la forme syncrétique de la déesseserpent ainsi que celui de l'interprétation de l'expression in c w c b . Certes, le nom de la déesse sur notre stèle ainsi que celui du propriétaire (textes n° 2-3) sont déjà cités deux fois dans la littérature égyptologique mais ces mentions demandent une rectification. Dans la monographie de J. Broekhuis, 4 elle est mentionnée sous le nom de Nhbt Rnnwtt Ht-Hr tandis que la Topographical Bibliography la nomme Thermoutis-Hathor. 5 Or, dans l'inscription, on reconnaît clairement non pas le nom d'Hathor (Hwt-Hrw) mais les signes du terme $n c ainsi que le déterminatif. Le propriétaire de la stèle est cité, dans tous les deux ouvrages, sous le nom de Simout (dans l'état actuel de la stèle, le signe z3 [Gardiner, G. 39] n'est guère reconnaissable). 6 D'après le Wörterbuch (IV. 507-508), le terme Sn c w peut signifier «Speicher, Aufbewahrungsraum». Notre inscription peut donc être traduite: «Nekhbet-Rénenoutet du magasin pur (saint)». Cette institution d'alimentation ainsi que son caractère «saint» relèvent des attributs de la déesse. Les rapports étroits entre Rénenoutet et les nourritures - ici-bas et dans l'au-delà - expliquent la présence de qualificatifs y relatifs parmi les épithètes de la déesse. 7 Rénenoutet est la maîtresse, la souveraine (nbt, hnwt) des nourritures et des offrandes (htpw), la préposée (hntj) à ces nourritures et offrandes. Elle est la maîtresse, la dame auguste (nbt Spst) du silo à grains (Snwt). La présence du nom de Rénenoutet devant le terme Srfw w c b «magasin, silo pur (saint)» peut être interprétée comme un qualificatif de la déesse évoquant son rôle de maîtresse des nourritures et du silo à grains dont nous venons de parler. Le mot Sn c w signifie notamment «Speicher» tandis que le terme Snwt {Wörterbuch IV. 510) peut être traduite «Kornspeicher». Les deux termes diffèrent donc non seulement sur le plan phonétique et graphique mais aussi sur celui de la signification. 8 La présence de l'épithète w c b («pur, saint») après le mot Sn c w renvoie au caractère cultique du terme. 9 Il peut avoir 4 Broekhuis, op.cit. (n.l) p. 21. 5 Porter-Moss, Topographical Bibliography I/2 2 , p. 799. 6 Le signe gravé juste à côté de la ligne de cassure rappelle, sur la photo prise il y a plusieurs décennies, la figure d'un oiseau que l'on ne peut plus identifier. S'il s'agissait du signe-c.?, la lecture pourrait être Samout, nom documenté à Deir el-Médineh, cf. Bruyère, B., Rapport sur les fouilles de Deir el-Médineh (1923-24), Le Caire 1925; (1929), Le Caire 1930; (1931-32), Le Caire 1932. Dans la Collection Albert Gallatin à New York, il y a un ouchebti (n° 27) portant le nom de Samout, provenant de Deir el-Médineh, cf. Cooney, J., JNES 12 (1953) p. 9. 7 Broekhuis, op.cit. pp. 142-48. 8 Meeks, D., Année Lexikographique I, p. 314 (77.4232 et 77.4237); II, p. 378 (78.4151); III, pp. 29293 (79.3034). 9 Pour le rôle cultique de Sn c w c b , endroit où les accessoires des offrandes quotidiennes furent préservés et préparés à l'acte d'offrande, cf. Traunecker, C, RdE 38 (1987) pp. 147-62. La mention des magasins $n c et pr $n c dans les textes démotiques fut étudiée par Egberts, A., in Enchoria 15 (1987) pp. 25-31.