Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 83. (Budapest, 1995)

KAPOSY, VERONIKA: Dessins de Gustave Doré au Musée des Beaux-Arts

projection de dioramas exécutés par le peintre Bonaventura Genelli. 6 La Symphonie Dantesque, composée en 1855 et 1856, fit le tour des salles de concert de l'Europe (en 1857 à Dresde, en 1858 à Prague puis en 1865 à Budapest avant de figurer au programme organisé par Cavalière Romualdo Gentilucci à l'occasion de l'inauguration de sa Galerie Dante à Rome en janvier 1866), 7 en remportant partout un succès frénétique. En mars 1866 Liszt séjournait à Paris où était déjà parvenue la nouvelle de l'accueil triomphal réservé à sa symphonie par le public romain. Il y rendit visite à ses anciens amis dont à Rossini et, le 8 mars, se produisit à la soirée donnée par la princesse de Metternich en interprétant un morceau à quatre mains avec Saint-Saëns, deux légendes de saint François et Sanctus et Credo de la messe d'Esztergom.* Il est fort possible que Doré assista également à la soirée car, dans sa lettre du 13 avril à la princesse Carolyne Sayn-Wittgenstein, Liszt écrivit entre autres: "On vient de me faire un cadeau qui vous sera agréable. Gustave Doré m'envoie ce matin un superbe dessin de St François de Paule. En revanche, j'arrangerai une petite soirée avec Symphonie Dantesque chez lui. Saint-Saëns se chargera du second piano. On ne permettra qu'à une douzaine de personnes d'écouter..." 9 Le dessin mentionné se trouve aujourd'hui dans la collection du Musée des Beaux-Arts 10 et porte la dédicace suivante: "à l'abbé Liszt hommage affectueux de son admirateur Gve Doré" (fig. 67). Liszt reçut son nom de saint François de Paule dont la fête est célébrée le 2 avril. Durant son séjour à Rome de 1861 à 1863, il composa deux morceaux pour piano lesdites Légendes. Le premier intitulé Saint François d'Assise prêche aux oiseaux, lui fut inspiré par la lecture des Fioretti, tandis qu'à l'origine du second. Saint François de Paule sur les flots, se trouve une œuvre d'art en sa possession, le dessin d'Edward Jacob Steinle, l'un des représentants intéressants du romantisme allemand." Selon la légende, le saint désira traverser le détroit de Messine par un temps orageux, mais les mariniers refusèrent 6 Locella, G.-Locella, M., Dantes Francesca Rimini in der Literatur, bildenden Kunst und Musik, Esslingen 1913. p. 176. B. Genelli (1798-1868) débuta sa carrière parmi les Nazaréens de Rome. Dans la formation de son style de dessin un rôle majeur revient à l'étude approfondie des œuvres de Michel-Ange et de Raphaël ainsi qu'à l'influence de Giulio Romano. Durant son séjour munichois de 1846 à 1847, il prépare des illustrations pour La Divine Comédie de Dante. Cette série de 36 dessins, gravés sur cuivre par Hermann Schütz, paraît chez l'éditeur Cotta entre 1846 et 1852. Liszt devait certainement connaître ces feuilles, ce qui lui donne l'idée de confier à Genelli l'exécution des dioramas. Le spécialiste du genre était à l'époque Carl Wilhelm Gropius (1793-1870), peintre du théâtre de la Cour de Berlin, également bien connu du compositeur. 7 La Mara, Franz Liszt's Briefe, VIII. Leipzig 1905, n° 131. Lettre de Liszt à Cavalière Romualdo Gentilucci. K La Mara, Franz Liszt Briefe an die Fürstin Carolyne Sayn-Wittgenstein, VI. Leipzig 1902, n° 100. Lettre de Liszt à la princesse, Paris, le 10 mars 1866. 9 La Mara op.cit. n° 106. 10 N° d'inv.: 1905-1963,440 x 330 mm. Bibl.: Renonciat, op.cit. pp. 160-6!, Legány, op.cit. p. 13., Pocknell, P., Author! Author! Liszt's Prayer "An den heiligen Franziskus von Paula", in: Journal of the American Liszt Society. Blacksburg 1991, 30. (juillet-décembre) 34, Exposition: Hoffmann, op.cit. n" 258, Eckhardt, op.cit. n° 1067b. " Dans son testament rédigé le 14 septembre 1860, Liszt lègue à sa fille, Cosima, le dessin de Steinle (1810-1886) reçu de la princesse de Wittgenstein, accroché au mur de son bureau. La Mara, op.cit. V. Leipzig 1900, n" 27. Il demande en même temps à la princesse d'éditer ses compositions manuscrites par les soins de son gendre, Hans Bülow. Selon ses vœux, le frontispice de sa composition "Das Franciscus-Lied (Für Männerstim­men)" devra être ornée de la reproduction du dessin de Steinle. Finalement sur la couverture de la partition des deux légendes de saint François, parue en 1866 en coédition des Maisons Heugel de Paris, Rózsavölgyi de Pest et J.N. Dunkl de Vienne, on pouvait voiries deux gravures sur bois de E. Delay représentant les saints en question mais non pas d'après le dessin de Steinle. Les Légendes furent dédiées à Cosima. Dans l'introduction il y des citations en français tirées des Fioretti et de la biographie de saint François de Paule par Giuseppe Miscimara. Le frontispice de la partition des chœurs publié en 1875 sera déjà ornée de la reproduction d'un dessin de Doré,

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