Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 83. (Budapest, 1995)
Le Musée des Beaux-Arts en 1994
importants ensembles privés de la région située au nord des Alpes. Le fondateur en était Paulus II Praun ( 1548-1616), le descendant d 1 une famille de commerçants installée à Nuremberg, puis enrichie au cours des XV-XVIes siècles grâce à la fabrication de tissus de soie et surtout à la conclusion de marchés en Italie. De 1590 à sa mort Praun dirigeait la représentation bolonaise de l'entreprise familiale. N'étant pas marié, il consacra tout son temps libre à F enrichissement de sa collection composée en majeure partie de peintures, de dessins, d'estampes et de sculptures, mais comprenant aussi bon nombre de gemmes et de médailles antiques, des objets d'art et des livres. Après 1616, la collection demeura dans la maison de Nuremberg de la famille Praun jusqu'en 1801, date à laquelle elle fut achetée par l'antiquaire Johann Friedrich Frauenholz. On ignore le destin ultérieur de nombreuses pièces de la collection, mais les dessins à quelques exceptions près, soit 450 au total, devinrent la propriété du prince Miklós Esterházy, et passèrent ensuite au Musée des Beaux-Arts. Dans la collection de Paulus Praun il y avait beaucoup de paysages, de projets de vitraux et d'esquisses préparatoires pour la gravure. Du point de vue de la technique employée, on trouve un nombre impressionnant d'oeuvres décoratives exécutées sur papier à préparation de couleur. Parmi les auteurs on relève le nom d'artistes originaires de Nuremberg, d'Augsburg, de Suisse et de maîtres issus de l'école Danubienne. Les dessins italiens sont dus surtout à des maîtres émiliens et vénitiens, tandis que les écoles toscane et romaine y sont représentées plutôt par des copies que les collectionneurs de l'époque recherchaient dans un but d'étude. Lors de ses acquisitions Paulus Praun était guidé moins par l'esprit méthodique d'un scientifique ou le seul attrait des grands noms, que par son propre goût esthétique. Il put ainsi rénuir des feuilles d'une exceptionnelle beauté de presque tous les maîtres réputés de l'art graphique allemand du XVI e siècle, pour n'en mentionner que les plus importants, Albrecht Dürer, Albrecht Altdorfer, Lucas Cranach l'Ancien, Wolf Hubert, Augustin Hirschvogel et Hans Hoffmann. Les meilleurs dessins représentatifs de l'art italien sont signés le Parmesan, Denis Calvaert, Amico Asperlini, Annibal Carrache et Pietro Faccini. L'Institut Goethe de Budapest a pris l'initiative d'organiser deux expositions au Musée des Beaux-Arts, l'une présentant les œuvres des artistes expressionnistes allemands (du 17 juin au 20 août réalisée par Judit Geskó). Cette dernière manifestation s'intégrait dans le programme de l'Institut für Auslandsbeziehungen de Stuttgart, destiné à faire connaître le plus largement possible l'art allemand du XX e siècle. A cette occasion on pouvait découvrir les œuvres maîtresses d'une des tendances majeures non seulement de l'art allemand mais aussi de l'art universel du XX e siècle. Les artistes expressionnistes se sont détournés de l'imitation de la réalité extérieure des choses. Leur thème central, la vision intérieure de l'individu, l'expression des sentiments, constitue leur source d'inspiration. Les traits distinctifs de leurs œuvres sont une grande spontanéité dans l'écriture picturale, un langage formel abstrait et simplifié, de grands aplats de couleur, un penchant à la déformation, la fragmentation de l'espace par la perspective. On y reconnaît l'influence des estampes japonaises, de l'art primitif et de l'œuvre des artistes comme Munch, Van Gogh ou Gauguin. L'art graphique expressionniste est un art autonome rivalisant avec la peinture. Ses représentants avaient un goût u'ès net pour la gravure sur bois, mais ont également eu recours à la lithographie et à l'eau forte pour la réalisation de leurs conceptions artistiques. Outre la production d'artistes travaillant dans les deux principaux foyers de l'expressionnisme (le groupe die Brücke à Dresde, par exemple Ludwig Kirchner, Erich Heckel, Karl
