Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 82. (Budapest, 1995)

EISLER, JÁNOS: Dans l'atelier de Verrocchio

complémentaires. Les anges d'Ohio encadrant VImago Pietatis 24 apparaissent pour la première fois en 1873 dans une page gravée sur cuivre de Jenő Doby. C'est ainsi que décrit également la composition Henszlmann dans sa communication parue en 1875-76 sur les terres cuites de la collection Ferenc Pulszky, présentées à l'Exposition universelle de Vienne. 25 Celle-ci devait de toute évidence être assemblée après avoir été achetée à Foresi à Florence en 1862-66, comme en témoigne la taille-douce de Doby. On peut se demander si l'arrangement de la composition dans le goût Renaissance n'a pas été fait par Foresi, s'étant approvisionné auprès de divers antiquaires et collectionneurs locaux, ou bien par Pulszky. On observe en effet une forte différence stylistique entre la figure du milieu et les anges qui l'encadrent. Il est de même inhabituel de voir les deux anges montés chacun sur un socle à part, bien que l'on puisse expliquer l'emploi d'un autre type de support pour le Christ par le fait que sa demi-figure coupée au niveau des genoux semble émerger du sarcophage. Mais on a du mal à imaginer les anges, sur leur socle séparé, placés devant un sarcophage, il est donc pratiquement impossible de réunir ces trois figures autrement que par un agencement ultérieur. L'expression tragique du visage du Christ s'harmonise mal avec le regard plutôt mélancolique des anges. Les raisons de cette discordance peuvent résider soit dans l'exécution des anges par un autre maître moins doué que l'auteur de la figure centrale, soit dans le fait que ces statues îconographiquement hétérogènes, selon les normes artistiques du XV e siècle, n'étaient peut-être pas destinées initialement à former un groupe solidaire. Les deux figures d'encadrement se détournent visiblement du Christ, ne le soutiennent, ni ne l'entourent de leurs bras; l'une d'entre elles, au lieu de désigner le corps du Sauveur se trouvant à sa hauteur, esquisse même un geste ostentatoire dirigé vers le bas. Dans le type iconographique que représente Y Imago Pietatis, le Christ est soutenu par sa Mère et saint Jean l'Evangélisle. L'association des deux anges à ce schéma déjà cristallisé devrait alors être considérée comme une innovation. Une telle hypothèse n'est pas à exclure si Ton prend en compte les peintures exécutées vers 1475 par Giovanni Bellini (Verroeehio eut l'occasion de s'en inspirer dès 1479-80 lors d'un séjour à Venise) ou n'importe quel autre antécédent montrant des anges ailés qui 24 Public par Balogh, toc.cit. (n. 18) fig. 26; après avoir fini la rédaction de cet essai, mon attention a été attirée par M lk Sallay à une fresque florentine de la première moitié du XV e siècle, représentant, au fond d'une lunette de portail la demi-figure du Christ ressuscité. La question se pose de savoir si la fresque est une composition authentique cl complète, ou bien un fragment duquel manquent deux figures: celles des anges ou celles de saint Jean l'Evangélisle et sainte Marie. Un autre exemple à iconographie semblable au Christ de Budapest; le Christ en Pitié montrant sa blessure du côté droit par Dello Dclli. (V.: Middeldorf, U., Dcllo Dclli and the Man of Sorrow. The Burlington Magazine 78 1 1941] pp. 71-78). 25 Henszlmann, \..A bécsi 1873. évi Világ-tárlatnak Magyarországi Kedvelőinek Régészeti Osztálya (Magyarországi Régészeti Emlékek 1I/II rész), (Département d'archéologie des amateurs de Hongrie à l'Exposition universelle en 1873 à Vienne. Monuments archéologiques de Hongrie 11/11), Budapest 1875/76, pp. 202-203. 27. Ghcrardo et Monte di Giovanni: Le Christ en Majesté. Codex Hieronymus. Détail. Vienne, Österreichische Nationalbibliothek

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