Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 82. (Budapest, 1995)
CSORNAY-CAPREZ, BOLDIZSÁR: Sur la question des ateliers de terres cuites de tradition archaique de Chypre
musicienne; une parure dépasse de son couvre-oreille. Sur le cou, elle porte un collier à deux rangs composé de pastilles coupées horizontalement et orné d'un grand disque. 22 Un deuxième grand collier est aussi pendu au cou. Le fait que cette statue en terre cuite est identique du point de vue iconographique à des figurines beaucoup plus petites, par ex., à celle de Budapest, pourrait indiquer qu'il s'agit dans les deux cas d'ex-votos d'un niveau d'exécution différent qui correspondent à des statues plus grandes. La naissance des séries faites à la main et l'apparition des autres types y apparentés du point de vue technique et stylistique doivent dater approximativement de la même époque, ce qui s'explique par la nature de ce phénomène observé sur de nombreux sites. La figurine en terre cuite de Londres, de style néo-chypriote, 23 qui représente un musicien, a probablement été fabriquée vers le début du VI e siècle av. J.-Chr. Cela nous permet de constater que la création de la série faite à la main et composée de pièces uniques, dont la statuette de Budapest fait partie, date vraisemblablement du premier quart du VI e siècle. Cette datation est corroborée par la chronologie des figurines en terre cuite de style apparenté, réalisées selon la même technique, qui ont été découvertes dans l'île sur d'autres sites. 24 La grande diversité qui se laisse observer parmi les types apparentés, ainsi qu'au sein d'un type donné, et la dimension du marché intérieur semblent indiquer que les différents types et séries ont sans doute connu une existence de courte durée. Des copies proches des terres cuites de Lapithos, fabriquées vraisemblablement dans les environs, ont été découvertes dans une favissa à Kazaphani, une vingtaine de kilomètres plus loin. 25 On ne peut répondre que d'une manière générale à la question de savoir qui sont représentés par ces ex-votos. D'après le témoignage des documents, on déposait fréquemment dans les sanctuaires des figurines évoquant les participants des actes rituels, les personnes qui présentaient les offrandes ou les prêtres. Les parures riches des figurines votives représentaient des objets désirés par des personnes qui les offraient plutôt que la réalité. 26 La statuette en terre cuite des figures 11-12 est semblable selon des critères stylistiques à la pièce décrite plus haut. 27 Elle a aussi été exécutée suivant la "technique du bonhomme de neige", mais d'une façon encore plus schématique. Seuls le nez et la 22 Parmi les parures en or conservées au Musée de Chypre à Nicosie, il y a un grand médaillon de forme semblable qu'on date néanmoins du Chypro-géométriquc (Piérides, A., Jewellery in the Cyprus Museum, Nicosia 1971, fig. XIII: 4, CGI). 23 L'histoire stylistique de la grande plastique chypriote archaïque a été élaborée par Gjerstad, SCE IV:2, Stockholm 1948, pp. 207-211; Acta Arch. 45 (1974) p. 118. Il a daté le style proto-chypriote I de 650-560 av. J.-Chr., le proto-chypriote II de 600-540, le néo-chypriote de 560-520. D'après le matériel bien datable des fouilles de Samos, G. Schmidt ne distingue cependant qu'un seul style proto-chypriote dont il situe le début aux environs de 670/660 et la fin aux environs de 610/600, le début du néo-chypriote étant également daté de 610/600, cf. Samos VII, Bonn 1968, pp. 93-8. 24 Les découvertes semblables ont été mises au jour à Kourion dans les niveaux situés chronologiquement entre la fin du VII e et 560, cf. Young, J.H.-Young, S.H., Terracotta Figurines from Kourion in Cyprus, Philadelphia 1955, pp. 18, 29. Dans la classification de Gjerstad, les pièces mentionnées plus haut se rangent parmi les objets du type 5 ayant ses origines dans le CA II, cf. Gjerstad. op.cit., (n. 3) p. 223. 25 Dikaios, P., RDAC 1934, pp. 7-9; Karagcorghis, V., RDAC 1978, p. 188, n° 153, fig. 43. 26 Cf. Young-Young, op.cit. (n. 24) p. 196, note 1. 27 Le musée a acheté la pièce à la collection Paul Arndt de Munich en 1914. N° d'inv.: T.7. Haut.: 12,6 cm. En argile rouge brique, enduite par la suite d'engobe jaune, sans trace de peinture. Intact. Mentionnée par: Oroszlán, Z., Az Ü.M. Szépművészeti Múzeum Antik Terrakotta Gyűjteményének Katalógusa (Catalogue de la collection de terres cuites antiques du Musée National des Beaux-Arts), Budapest 1930, p. 35, n° A. 31.