Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 78. (Budapest, 1993)

ZENTAI, LORÁND: Remarques a propos d'un dessin de Domenico Ghirlandaio

œuvres tardives, à savoir dans la mosaïque exécutée par son frère Davide (fig. 28). Vasari apprécie tout particulièrement l'activité de l'artiste exercée dans ce domaine. 14 Au cours des travaux préparatoires de ses œuvres de pleine maturité, Ghirlandaio — tout comme Verrocchio ou le jeune Léonard de Vinci — consacra un soin tout particulier à l'élaboration de la draperie. En effet, ses études de draperie exécutées avec une maîtrise exceptionnelle du métier constituent un groupe distingué du point de vue esthétique parmi les dessins florentins du XV e siècle. En possession d'une bonne formation, Ghirlandaio n'avait plus besoin de l'enseignement de Filippo Lippi. Pourtant, on a l'impression que les solutions apportées par Lippi dans ses études de drapé continuèrent à influencer Ghirlandaio — même si d'une façon à peine perceptible — dans la célèbre étude de draperie faite pour la Madone de l'autel de San Giusto, actuellement conservée au Musée du Louvre et précédemment attribuée à Léonard de Vinci. 15 Comme nous avons réussi à déterminer les modèles des études de draperie de Domenico Ghirlandaio, nous pouvons classer la feuille d'esquisse de Budapest dans un intéressant et important groupe de dessins florentins de la fin du XV e siècle. Ces « feuilles de patrons » tardifs — l'appellation fait allusion aux « livres de patrons » médiévaux — furent d'abord réunis par Degenhart et Schmitt qui reconnurent le rôle de précurseur de Filippo Lippi, ainsi que son importance en tant que médiateur dans le domaine des études de draperies, et tout cela dans la ligne de développement Masaccio-Léonard-Fra Bartolommeo. Plus tard ce fut Francis Ames-Lewis qui publia la collection la plus complète des œuvres de Ghirlandaio et qui en tira des conclusions extrêmement convaincantes quant au début de la carrière de l'artiste et à la phase initiale de son développement artistique. Notre dessin •— à côté des « feuilles de patrons » de Darmstadt, de Londres et de Rennes — continue à étayer l'hypothèse d'Ames-Lewis, qui, tout en complétant les informations provenant des Vite de Vasari, mais à l'encontre de la grande majorité des spécialistes traitant l'œuvre de Domenico Ghirlandaio, croit à une relation beaucoup plus étroite que ses pré­décesseurs entre Filippo Lippi et le jeune Ghirlandaio. 11 avance même l'hypothèse que dans une certaine période de leur carrière, le rapport maître-disciple existait entre les deux artistes. 16 Pour déterminer la date de la « feuille de patrons » de Budapest, deux limites se présentent dans le temps : d'une part, 1460, la date de l'achèvement de la fresque 14 Munich, Alte Pinakothek, n° d'inv. : WAF 543, voir Fahy, E., Apollo 97 (1973) p. 469, et Paris, Musée de Cluny, n° d'inv. : 4763, signé et daté antérieurement : 1496, voir Berenson, B., Italian Pictures of the Renaissance, a List of the Principal Artists and Their Works : Florentine School 1 et 2, Florence 1963, p. 73, fig. 991. A propos des projets de mosaïque de Ghirlandaio, voir Vasari, G., Le vite de piu eccellenti Pittori, Scultori, et Architettori 1, Florence 1568, pp. 463-464. lr ' Pour résumer, voir Cadogan, op. cit. (n. 12, première référence bibliographique), à propos du dessin du Louvre (n° d'inv. : 2255) ibid., pp. 33-34, fig. 2. 16 Op. cit. (n. 4, article de revue). A propos du dessin de Londres, voir n. 8. Quant aux deux autres dessins : Darmstadt, Hessisches Landesmuseum, n° d'inv. : 33 (AE 1284), plume, encre brune, dessin au pinceau avec des rehauts de blanc, papier bleu, 246 x 155 mm. Voir Berenson, op. cit. (n. 2) n° 866 B ; Ames-Lewis, op. cit. p. 56 ; Cadogan, J. K., Master Drawings 22 (1985) p. 160, n. 11, et Rennes, Musée des Beaux-Arts, n° d'inv. : C.53.5 (794.1.2505), pointe d'argent, dessin au pinceau brun et avec des rehauts de blanc, papier à fond rose. 273 x 118 mm. Voir Berenson, op. cit. n. 888A ; Ames-Lewis, op. cit. p. 53, n. 21 ; Cadogan, op. cit. (n. 5) pp. 283-285, fig. 21 ; Ramade, P., Disegno. Les dessins italiens du Musée de Rennes, Modène —Rennes 1990, n. 5.

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