Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 78. (Budapest, 1993)

VERŐ, MÁRIA: Les monuments de la sculpture d'albâtre anglaise

lement à l'atelier de l'Adoration des Mages de Long Melford ; 32 mais en ce qui concerne le type iconographique, il est unique parmi ces œuvres. La pièce suivante de notre collection, le relief du Couronnement de la Vierge, illustre bien le niveau atteint par les ateliers spécialisés dans la production en masse. 11 s'agit d'une composition strictement symétrique, à trois figures (fig. 16). Au milieu, on voit la Vierge de face ; elle est assise sur un trône sans dossier, écarte les mains dont les paumes trop longues sont tournées vers l'extérieur. Sur la tête, elle porte une tiare qui se termine en une croix. Des deux côtés, mais un peu plus haut, appa­raissent les figures de Dieu le Père et du Fils ; eux aussi, ils sont assis sur des trônes semblables à celui de la Vierge et se tournent vers elle. Dieu le Père porte une cou­ronne, tadis que sur la tête du Fils, la couronne, est actuellement remplacée par un ajout en stuc peu travaillé. Dieu le Père est vêtu d'une tunique et d'un manteau, le Fils ne porte qu'un manteau dont les pans écartés laissent voir le torse. Le Père tient le globe dans la main gauche ; avec sa droite, il pose une couronne sur la tête de la Vierge. Entre les deux têtes, on découvre le symbole du Saint Esprit sous la forme d'une colombe sortant des nuages. Le relief montre la dernière scène — qui est à la fois la plus fréquente — de la série représentant les cinq joies de la Vierge des autels. 33 A l'époque, cette scène fut appelée « gaude celo collocata » ; la scène elle-même provient d'un vers du 20 e psaume (« ...posuisti in capite ejus coronam de lapide pretioso »). Le type iconographique antérieur, ne représentant que Jésus et la Vierge, se compléta au XV e siècle par la représentation de Dieu le Père. Ce­pendant, les deux types continuaient à être favorisés simultanément par la sculpture d'albâtre. 34 Ce relief peut être comparé à plusieurs œuvres connues : à la sculpture de Toronto, 35 à celle d'Aix-la-Chapelle, 30 à celle d'Avilés, 37 à celle conservée au Victoria and Albert Museum depuis 19 2 5, 38 ou au relief de l'ancienne collection Seligmann de Cologne. 39 Les éléments qui sont communs dans chacune des œuvres sont les suivants : le Saint Esprit apparaît sous forme de colombe au bord supérieur du cadre, la tête en bas, le bec posé sur la tête de la Vierge et touchant la croix de la 32 Hildburgh fait mention d'une sculpture qui, à son avis, ressemble beaucoup au relief de Long Melford, Treslothan (Cornwall), à l'église de saint Jean l'Évangéliste. Hildburgh, op. cit. (n. 30) p. 4. 33 Ne d'inv. : 5435, dimensions : 25,5 x 39,5 cm. C'est avec du plâtre que le coin gauche supérieur et le coin droit inférieur ont été complétés. A plusieurs endroits, de petits morceaux d'albâtre s'étaient détachés de la surface. Par endroits, des traces de peinture peuvent être dé­couvertes : le manteau de la Vierge était bleu, le col de sa tunique était doré, l'arrière-fond, au-dessus de la tête de la Vierge, était rouge, en bas, bleu. Les décorations horizontales des trônes étaient dorées. Balogh, J., Katalog der ausländischen Bildwerke des Museums der Bildenden Künste in Budapest I, Budapest 1975, cat. 263, fig. 314. 34 Le fragment de Kettlebaston sert d'exemple au type antérieur, Pitman, C. F., Speculations on fourteenth-century English alabaster work, The Connoisseur 155 (1964) p. 86, où le relief du Musée de Rhode Island, Gothic Sculpture in America I. Ed. Dorothy Gillerman, New York­London 1989, p. 364. 38 Heinrich, T. A., Art Treasures in the Royal Ontario Museum, Toronto 1963, p. 111. 3G Grimme, E. G., Suermondt-Ludwig-Museum Aachen, Europäische Bildwerke vom Mittel­alter zum Barock, Köln 1977, cat. 267. 37 Alcolea, S., Archivio Espanol de Arte 44 (1971) pl. 5. 38 Victoria and Albert Museum. Review of the Principal Acquisitions during the Year 1925, London 1927, pi. 3. 39 The Connoisseur 85 (1930) XXXII.

Next

/
Thumbnails
Contents