Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 77. (Budapest, 1992)
KOVÁCS, ZOLTÁN: Trinitas in Hominis Specie. Quelques remarques a propos de l'iconographie des représentations antropomorphes de la Trinité
genetricis semperque virginis marie». Sur l'image on voit sainte Catherine de Sienne priant les bras écartés devant la vision de la Trinité (fig. 38). 76 C'est du même type que relève le petit tableau du Musée des Beaux-Arts qui s'intègre organiquement au riche système iconographique de la Trinité représentée « in hominis specie ». 77 Comme nous l'avons vu, aux XV e-XVl e siècles la variante appelée antropomorphe de la Trinité surgit, à côté d'autres types iconographiques, un peu partout dans les centres de l'art européen médiéval, ainsi aux Pays Bas. 78 Comparé à la figuration fortement individualisantes du triptique de Berg, le tableau de Budapest accuse une forme plus archaïque mais non moins populaire, mettant en scène les trois personnes divines revêtues de traits parfaitement identiques où seul se distingue le Christ. Pour ce qui est du type de la figure, il offre des analogies avec la Trinité représentée sur le panneau central de l'autel de Barend van Orley (1520) consacré à la dormition de la Vierge (fig. 39). 79 La grande ressemblance des détails (couronne, type de visage, manteau, geste) témoigne d'une proche parenté. Quant à la localisation du tableau l'opinion d'Andor Pigler est convaincante : il provient de Bruges ; mais a été exécuté à mon avis à une date légèrement antérieure, dans le premier quart du XVI e siècle, pour la bonne raison que les analogies les plus proches datent toutes des premières années du siècle. Le caractère archaïque de son aspect iconographique milite également en faveur d'une datation plus ancienne. 80 Le tableau a sans doute été commandé par le donateur que l'on y voit, et devait servir à la dévotion individuelle. En tant qu'« Andachtsbild » il motivait et aidait son propriétaire de s'abîmer dans le mystère le plus profond de la foi que Dante a traduit ainsi dans la langue de la littérature : « Quell'uno e due e tre che sempre vive, E régna sempre in tre e due ed uno, Non circonscritto e tutu circonscrive, Tre volte era cantato da ciascuno Di quelli spirti. » (Paradiso, c. xiv. 1.28) ZOLTÁN KOVÁCS Traduit par Éva Szilágyi 76 Hodnett, E., English Woodcuts 1480—1535, Oxford 1973, Nr. 454, fig. 69 ; pour d'autres exemples voir Hofstätter, H., Dreifaltigkeit — Dreieinigkeit 1, Das Münster 35 (1982) p. 240 ; Nürnberg 1300—1550. Kunst der Gotik und Renaissance. Kat. Ausst. Germanisches Nationalmuseum, Nürnberg, München 1986, Nr. 54 ; Van Camp, loc. cit. (n. 16) pp. 56-57, fig. 1-2. 77 Cf. Hackel, op. cit. (n. 6) p. 73. 78 Cf. Smits, H. L, De iconographie van de nederlandsche primitieven, Amsterdam 1933, pp. 20-21. '' J Friedländer, op. cit. (n. 4) p. 8, Jan Gossaert and Bernart van Orley, Leyden 1972, fig. 76-77. 80 La datation à une époque plus ancienne a été également admise par Mme Zs. Urbach qui a attiré mon attention à cette peinture. Je profite de cette occasion pour la remercier des ses informations relatives à la localisation et à la datation du tableau.