Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 77. (Budapest, 1992)

KOVÁCS, ZOLTÁN: Trinitas in Hominis Specie. Quelques remarques a propos de l'iconographie des représentations antropomorphes de la Trinité

TRINITAS IN HOMINIS SPECIE QUELQUES REMARQUES À PROPOS DE L'ICONOGRAPHIE DES REPRÉSENTATIONS ANTROPOMORPHES DE LA TRINITÉ „Non est inanis aut anilis fabula, históriám pictura refert, quae tradita libris veram vetusti temporis monstrat fidem". (Prudentius, Peristephanon. Hymn. IX) La Galerie des Maîtres Anciens du Musée des Beaux-Arts de Budapest possède depuis 1908 un tableau passablement délabré 2 qui, à l'avis d' Andor Pigler, date du deuxième quart du XVI e siècle et doit être attribué à l'école de Bruges. 3 Bien que d'une qualité artistique médiocre, le tableau n'en mérite pas moins notre attention par le caractère spécifique de la représentation. On y voit en effet une demi-figure masculine plongé en prière devant une vision qui apparaît dans les nuages (fig. 26). Le paysage qui sert de cadre à la scène est sommairement indiqué, la majeure partie de l'espace étant presque entièrement occupée par la vision. Les trois figures assises sur un trône et entourées d'anges en adoration portent des tiares nimbées. Les agrafes de leurs manteaux et le trône sont ornés de pierres précieuses. Il ne fait pas de doute que nous avons affaire à une représentation de la Trinité dont les trois personnes apparaissent sous une forme antropomorphe. La figure du milieu, parfaitement identique par ailleurs aux deux autres pour ce qui est de ses caractéristiques principales (face, tiare, gloire) n'en accuse pas moins certains traits distinctifs. Sous son manteau d'un rouge plus vif que celui des deux autres figures on aperçoit son pied et son torse nu, ses hanches sont recouvertes d'un drap blanc, dans la main gauche il tient le globe — autant d'attributs généralement connus du Christ.' 1 Reste à savoir lequel des deux autres est le Père et lequel le Saint Esprit. Sur les représentations traditionnelles des Trinités antropomorphes, pour autant que les personnes sont identifiables, le Père se tient généralement au milieu (fig. 27), 5 1 La présente étude repose sur le travail de diplôme préparé par l'auteur en 1990 à l'Uni­versité Eötvös Loránd de Budapest. 2 N° d'inv. : 3842 ; 57,4 x 40,2 cm ; huile sur bois de chêne. 3 Pigler, A., Katalog der Galerie Alter Meister 1, Budapest 1967, p. 109. 4 Sur le panneau du retable représentant l'Assomption (Bruxelles), Albert Bouts distingue le Christ de la même manière du Saint Esprit. Cf. Friedländer, M. K., Early Netherlandish Painting 3, Leyde 1968, pl. 70. 5 Par ex. sur le tableau de 1457 dû à un maître du Rhin-supérieur, conservé au musée de Bâle. Hugelshofer, W., Die spätgotische Marienkrönung, Inv. Nr. 473. in der Öffentlichen Kunst­sammlung Basel, Öffentliche Kunstsammlung Basel, Jahresberichte (1967-70) pp. 201-18. fig. 1.

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