Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 76. (Budapest, 1992)
BODNÁR, SZILVIA: Un dessin d'Arcimboldo
L'Italie s'étendant dans la direction du Levant, était évoquée — parmi les divisions de la journée — par l'Aube, et — parmi les point cardinaux — par l'Orient; son cortège était conduit par Mars, tenant dans ses mains le fer, métal caractéristique au dieu de ce planète, et selon les commentaires contemporains, existant en abondance sur le territoire de l'Italie. Son cortège était composé par le Vent de l'Est, par l'Air, par le Printemps et par les allégories du fleuve Pô, derrière lesquels marchaient les Romains, en tant que groupe populaire caractéristique de ce territoire. En tête de ceux qui avançaient pour représenter P Hispánia, marchaient les Vents de l'Ouest avec le Feu et avec le Soleil tenant dans ses mains l'or, ensuite venaient le Prince Rodolphe, le futur empereur, symbolisant l'été, avec « le peuple espagnol » et l'allégorie du fleuve Ebre. Jupiter portant l'étain conduisait les troupes gauloises; celles-ci comprenaient comme division de la journée, le Midi, comme élément, la Terre, et comme saison, l'Automne. Le Vent du Sud, le Rhône et les Francs carolingiens les rejoignaient. Parmi les filles d'Europe, l'Allemagne, évoquée par la Nuit, était la dernière pour entrer en scène, avec, au centre du cortège, l'empereur Maximilien II personnifiant l'Hiver, et accompagné par le Vent du Nord, par l'Eau, par la Lune qui portait l'argent, et ainsi que par les anciens Germains et par les hommes vêtus de costumes évoquant le Danube. Une bonne quantité des cent cinquante dessins d'Arcimboldo dans la collection des Offices à Florence, est certainement en rapport avec la série de festivités organisées en 1571, et quelques-uns s'y rapprochent aussi très probablement. Il y a par exemple des ébauches liées aux personnages des sept arts libéraux qui accompagnent l'Europe, ainsi qu'aux acteurs du cortège de Diane; il est probable qu'Arcimboldo ait dessiné à cette même occasion les projets des traîneaux d'apparat. 1 1 Il est certain que bien plus de dessins semblables ont été exécutés que ceux dont nous avons connaissance à l'heure actuelle, et on peut également supposer de plein droit qu'ils ont été dispersés en partie dans les collections publiques et privées du monde. L'un en peut bien être celui du Musée des Beaux-Arts de Budapest; c'est un dessin à la plume, conservé parmi les œuvres allemandes inconnues et qui, sur la base du style du dessin, pourrait bien être attribué à Arcimboldo (fig. 34). 12 On y voit un personnage féminin portant un diadème pointu et une longue robe flottante, assis sur la tête d'un être imaginaire en forme de poisson, alors qu'au coin inférieur de la droite de la feuille on voit un triton monté sur un hippocampe dessiné à une échelle plus petite que la figure précédente et de manière plus ébauchée. Le poisson rappelle les costumes ingénieux d'Arcimboldo, pas seulement dans son aspect d'ensemble, mais aussi dans la manière du dessin apparentée à ses esquisses. Il y a une ressemblance, d'une part, entre les lignes pleines d'élan formant de longues courbes aux nageoires et à la queue du poisson de Budapest et, d'autre part, les contours du bras, des ailes, de la peau pendante et des jambes du « costume de Cerbère » conservé aux Offices de Florence (fig. 35). Le corps du personnage assis sur la tête du poisson est de composition cubistique comme la plupart des figures humaines d'Arcimboldo, par exemple, les amours décorant l'un des traîneaux dans 11 Beyer, op. cil. (n. 1), figs. 1-7, 30-31, 45-51 et 19-26. 12 jsjo d'inv. : K. 58.6. Plume, encre brune sur des traces de crayon noir, papier brun clair, 186 X 267 mm. Filigrane : gant avec fleur. Variante 11.215 de Briquet.