Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 76. (Budapest, 1992)

BODNÁR, SZILVIA: Un dessin d'Arcimboldo

UN DESSIN D'ARCIMBOLDO* Les cent soixante-dix à cent soixante-quinze dessins à plume de Giuseppe Ar­cimboldo sont — sauf quelques rares exceptions — des ébauches en vue de costumes, de masques et de traîneaux d'apparat que l'artiste avait exécutées pendant les vingt-six années passées au service des souverains Habsbourg en tant que responsable des cérémonies à la cour. 1 Le Milanais arriva donc en 1562 à la cour de Ferdinand I er et après la mort de celui-ci il travailla aux commandes de Maximilien II, et de l'em­pereur Rodolphe II, d'abord à Vienne, puis à Prague. Ses peintures de têtes composées de plantes, de fruits et d'animaux, devenues depuis lors célèbres, symbolisent les quatre éléments et les quatre saisons, et sont, pour ainsi dire, sans précédent dans l'histoire de l'art. 2 Tout comme les autres œuvres d'Arcimboldo, elles sont les for­mulations allégoriques de l'idée de Vharmonia mundi, de la théorie surgie d'abord dans l'Antiquité, selon laquelle l'harmonie règne dans l'univers : l'homme et le monde terrestre qui l'entoure, c'est-à-dire les parties du microcosme, peuvent, sur la base de certaines similitudes, correspondre mutuellement, d'une part, l'une à l'autre et, d'autre part, aux éléments du macrocosme. 3 Cette conception est aussi reflétée par la théorie artistique néo-platonicienne du XVI e siècle; 4 et c'est en partie sous l'effet de celle-ci que de nombreuses peintures et des séries de dessins et de gra­1 La majorité des dessins (153)sont conservés dans la collection des Offices à Florence; au sujet de ceux-ci cf. Beyer A., Giuseppe Arcimboldo, Figurinen, Kostüme und Entwürfe für höfische Feste, Francfort 1983; sur la série de Boston présentant le procédé de préparation de la soie, Kaufmann T. DaCosta, Drawings from the Holy Roman Empire 1540-1640, Cat. Princeton, 1982, pp. 134­137; sur les dessins de Prague, Preiss, P., Alte und moderne Kunst 9 (1964) n° 77, pp. 12-14; les illustrations de deux autres ébauches v. dans The Arcimboldo Effect, Cat. Milano 1987, p. 65 et Geissler, H., Zeichnung in Deutschland, Deutsche Zeichner 1540-1640, Kat. Stuttgart 1979, L p. 53, fig. Bl. 2 Kaufmann, T. DaCosta se réfère aux images préalables, aux gemmes composées à partir de différentes formes, aux dits « grilloi » : Zeitschrift für Kunstgeschichte 39 (1976) pp. 281-282 et n. 25. 3 Cf. par exemple Boll, F.-Bezold, G.-Gundel, W., Sternglaube und Sterndeutung, Stutt­gart 1976 n , p. 54 : avec le tableau composé par Antiochos, astrologue d'Athènes au Il ème siècle après J. C. ; Cassirer, E., Individuum und Kosmos, Leipzig-Berlin 1927; Seznec, J., The Survival of the Pagan Gods, New York 1953, pp. 49-51. 1 Cf. en premier lieu Lomazzo, G. P., Traitato delVArte della Piltura, Scultura et Architetiura, Milan 1584, Heme livre, chapitre 7 et VI ème livre, chapitre 9, dernièrement dans Lomazzo, G. P., Scritti sulle arti, ed. R. P. Ciardi, Florence 1974, II, pp. 108-111 et pp. 269-270; Panofsky, E., Idea: Ein Beitrag zur Begriffsgeschichte der älteren Kunstgeschichte (Studien der Bibliothek Warburg No 5), Berlin I960 2 , pp. 53-54; Blunt, A., Artistic Theory in Italy 1450-1660, Oxford 1940, pp. 143-144; Falchetta, P., dans The Arcimboldo Eß'ect (n. 1 ),'p. 176.

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