Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 75. (Budapest, 1991)
ZENTAI, LORÁND: «Le Massacre des Innocents». Remarques sur les compositions de Raphaël et de Raimondi
mon », qui remontait à une date antérieure, qu'à la gravure. Au point de vue psychologique, il est probable que le côté frise du dessin a influencé Fischel (et les chercheurs qui se sont penchés ultérieurement sur la question). En effet, on pouvait avoir l'impression que le format correspondant à la composition définitive reflétait l'influence du dessin de Windsor, alors que de toute évidence, nous sommes témoins en l'occurrence du moment où Raphaël a eu, au milieu de toutes les esquisses à prédominance verticale réalisées en vue du «Jugement de Salomon», l'idée ingénieuse de concevoir la composition horizontale, comparable à une frise monumentale, du « Massacre des Innocents ». u Le lien existant entre le dessin du Musée des Beaux-Arts (fig. 25) et la composition de la gravure (fig. 26) avait déjà été perçu par les chercheurs de la fin du siècle dernier, mais à l'exception de Ruland, ils le considéraient tous simplement comme l'une des nombreuses copies de la gravure. 15 Et étant donné que Fischel n'en faisait aucune mention dans le volume concerné de son corpus, il a été oublié pour des décennies par les historiens de l'art, qui ne l'ont redécouvert qu'en 1972. Oberhuber, se fondant sur l'opinion de Pouncey, a été le premier à publier le dessin en le considérant comme un probable modeîlo réalisé par Raphaël lui-même, et son avis a été accepté, avec des réserves plus ou moins nombreuses, par Joannidès, Mitsch, Gere, Turner, AmesLewis, Lambert et Landau. Mais Du Bois-Reymond continue à y voir une copie de la gravure réalisée par l'atelier de Raimondi, tandis que Morello le tient pour une copie de détail effectuée d'après un modeîlo. C'est Shoemaker qui a analysé le dessin de la façon la plus détaillée, mais seulement d'après photo, ce qui fait qu'en dépit de ses nombreuses observations pertinentes sur certaines particularités, elle a également laissé pendante la question de 1'« esquisse ou copie ». lfi En examinant de près le dessin de Budapest lui-même et en le comparant aux deux variantes de la gravure, on peut observer différentes choses. La composition du dessin coïncide dans une large mesure, à quelques lacunes de détail près (division du dallage, les deux enfants couchés et une partie considérable de l'arrière-plan), avec celle de la gravure, et elle n'est pas en contre-partie. Quoique le format de la feuille 14 Raimondi, de toute évidence pour répondre au désir du peintre, n'a pas oublié d'indiquer clairement le nom de l'auteur de cette grande idée de composition dans l'inscription qui figure sur la gravure, probablement pour la première fois dans l'histoire de l'art graphique européen. Cf. Braunfels, W., in Studien zur toskanischen Kunst, Festschrift für Ludwig Heinrich Heydenreich. München 1963, p. 20. is jy[o d'inv. 2195. Plume, encre brun clair et brun foncé, contours calqués à l'aide d'une pointe de métal. En filigrane : T, entouré d'un cercle. (Exemples similaires, cf. Briquet 9127 à 9134). Origine : Collection Esterházy. V. Ruland, C. The Works of Raphael Santi da Urbino as represented in the Raphael Collection in the Royal Library at Windsor Castle by Her Majesty Queen Victoria, London 1876, p. 36, n° 10, Crowe, J. A. Cavalcasclle, G. B., Raphael, sein Leben und seine Werke I, Leipzig 1885, p. 95, Fischel, op. cit. loc. cit. (n. 6). 10 Oberhuber, K., Raphaels Zeichnungen 9, Berlin 1972, pp. 23-24, et Knab-Mitsch-Oberhuber, op. cit. (n. 5) p. 588, n° 345, Joannidès, P., op. cit. (n. 5) p. 205, n° 289, Mitsch, op. cit. (n. 12) p. 67, n° 19, Gere-Turner, op. cit. (n. 3) p. 148, n° 122, et p. 151, n° 125, Ames-Lewis, op. cit. (n. 5) p. 8, Lambert, S., The Image Multiplied, London 1987, p. 152. n° 141c, Landau, D. (1987, communication orale). Du Bois-Reymond, L, Die römischen Antikenstiche Marcantonio Raimondis, München 1978, p. 126, Morello, G., in Rajfae/lo in Vaticano, Milano 1984, p. 346, n° 127, Shoemaker, I. H., The Engravings of Marcantonio Raimondi, Lawrence, Kansas 1981, p. 96, n° 21.