Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 72. (Budapest, 1990)

SZMODIS-ESZLÁRY, ÉVA: In memoriam Dr. Jolán Balogh

qu'ils furent le lieu de la première exposition permanente, inaugurée en 1930. Par suite de l'augmentation du nombre des pièces et de nouvelles possibilités pratiques, la nouvelle exposition permanente, établie entre 1958 et 1900, pouvait être installée dans les salles et les cabinets éclairés à la lumière naturelle du deuxième étage et du deuxième entresol, permettant d'étudier par époques et par écoles artistiques les pièces de la Collection des Sculptures Anciennes. L'exposition en question fit l'admi­ration des spécialistes du monde entier, de Leningrad à New York ; de par son re­marquable effet esthétique et son ordonnance scientifique. Jolán Balogh transfor­ma les escaliers conduisant à l'exposition en galerie lapidaire et installa dans le grand hall néo-renaissance du Musée des sculptures de pierre et des fontaines vénitiennes retrouvées en partie par elle-même dans les jardins de différents châteaux hongrois. Seul l'aménagement du hall néo-renaissance peut être observé à cause des travaux de rénovation du Musée. Jolán Balogh se préoccupait jusqu'au bout, même lorsque la maladie l'avait clouée au lit, du sort de la collection qu'elle avait fondée, il en fut question aussi lors de notre dernier bref entretien. Elle nourrissait l'espoir de voir cette collection d'une grande importance au plan international occuper une place digne d'elle dans l'édifice après la reconstruction du Musée. C'est une exposition de sculptures indé­pendante qu'elle considérait comme idéale pour permettre de juger systématiquement des époques et des écoles. Elle a apporté jusqu'à son dernier souffle le plus grand soin à ce que les expositions qu'elle organisait ne comportent pas de juxtapositions op­tiques inutiles et dérangeantes au point de vue esthétique, et à ce que chaque objet soit mis en valeur séparément et par rapport à l'ensemble. Elle était convaincue que les sculptures, en vertu de ces principes, ne peuvent vraiment être présentées con­venablement que dans le cadre d'une exposition leur étant tout spécialement réservée. En 1907, lorsqu'elle prit sa retraite, elle prit congé de ses collègues et de ses collaborateurs en reprenant la phrase d'Elek Petrovics : « Aimez d'amour notre beau Musée ! » Jolán Balogh nous a appris énormément de choses, non seulement au plan professionnel, mais aussi pour ce qui est de la fermeté, de la compétence et du dé­vouement au service de la cause embrassée. Le fait d'avoir pu travailler avec elle a été pour nous une grande chance. Au plan humain, son comportement a représenté pour l'équipe du Musée une véritable force de cohésion, même dans les périodes les plus difficiles, et l'exemple donné par Jolán Balogh stimulera tous ceux qui ont eu le bonheur d'être ses collègues, dans le cadre de sa section ou en dehors de celle-ci, leur inspirant le désir de transmettre aux générations suivantes la grandeur intellectuelle et la grandeur d'âme qu'elle incarna et qui constituent désormais l'une des traditions les plus nobles de l'histoire du Musée. Les travaux muséologiques ne formaient qu'une partie de l'œuvre imposant de Jolán Balcgh. Elle devint internationalement célèbre en tant que spécialiste de la Renaissance hongroise. C'est elle qui a analysé le plus en profondeur, dans un ouvrage en trois volumes, l'intégrale des documents que l'on possède en liaison avec le soutien apporté aux arts par Mathias Corvin. Elle a prouvé que l'art de la Renaissance demeura bien vivant dans les régions les plus variées du pays même après la mort de Mathias, jusqu'à l'époque de la Renaissance tardive. C'est dans cet ordre d'idées qu'elle écrivit sa thèse de doctorat académique, sur la chapelle Bakôcz de la basilique d'Esz­tergom (1955). Jolán Balogh accorda également une attention particulière à l'étude de l'art de Transylvanie. Son ouvrage fondamental sur la Renaissance en Transylvanie a été publié dès 1943, et 1985 vit paraître son importante étude sur les tailleurs de pierre de Kolozsvár (Cluj). Ses activités extrêmement ramifiées lui ont valu en 1909 le Prix Herder. L'analyse détaillée et globale de son œuvre d'une grande richesse et la bibliographie de ses publications auront leur place dans les revues spécialisées,

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