Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 72. (Budapest, 1990)
ZENTAI, LORÁND: Les dessins de Livio Agresti pour la fresque de la Sala Regia du Vatican
cependant contredite par les nombreuses différences que l'on peut observer dans le style des deux œuvres, ainsi que par le fait que les mentions les concernant dans les dossiers de la comptabilité du Vatican portent sur une seule fresque, aussi bien dans le cas d'Agresti que dans celui de Samacchini. A cet égard, cependant, nous nous trouvons aussi confrontés à un autre fait des plus intéressants et surprenants, auquel il est difficile de trouver une explication. En l'occurrence, des quatre dessins préparatoires en vue de la fresque qui est attribuée pratiquement en toute certitude à Agresti, le premier était traditionnellement attribué à Federico Zuccari, comme l'indique une inscription ancienne figurant sous le dessin. Ce phénomène était monnaie courante dans les collections d'autrefois. Le travail commencé par Tadcleo Zuccari dans la Sala Regia fut achevé par son cadet, Federico, et il arrivait parfois, dans le cas de deux artistes travaillant à une même œuvre, que le nom du plus célèbre des deux éclipse celui de l'autre. Les trois autres dessins, conservés dans trois collections différentes, étaient traditionnellement et depuis fort longtemps attribués à Orazio Samacchini. 17 Or, si l'on s'en rapporte aux critères objectifs de l'époque, il ne doit pas nécessairement être considéré comme plus important qu'Agresti. Qui plus est, étant donné qu'il était largement le cadet de celui-ci, on sent aussi dans ses œuvres l'influence de celles d'Agresti. Le dessin conservé à Budapest permet d'expliquer dans une certaine mesure ce curieux changement d'attribution. En effet, l'esquisse provient d'une collection bolonaise. 18 Et étant donné que, des deux artistes, c'est Samacchini qui était l'enfant du pays, il est possible que l'esprit de clocher ait fait pencher la balance lorsqu'il s'est agi de trancher entre deux styles similaires et sur la foi de données contradictoires. Mais même si tel fut le cas, le fait que l'attribution soit la même dans trois collections différentes nous place devant un singulier dilemme. En effet, étant donné que nous avons affaire au travail de deux artistes qui avaient reçu à peu près la même formation et qui firent une carrière similaire, et étant donné aussi le nombre très réduit de documents illustrant leur développement artistique précédent — raison pour laquelle les arguments d'ordre stylistique doivent être envisagés avec prudence lorsqu'il s'agit de juger de leurs 17 II s'agit en l'occurrence des dessins de Vienne, de Florence et de Budapest. Comme nous l'avons vu, celui de Vienne a été attribué à Agresti par H. Voss, et celui de Florence par A. E. Popham. 18 On peut lire au dos, d'une écriture ancienne, l'inscription « Orazio Samachino ». En haut, au milieu, à la sanguine : « 35 », au milieu, à l'encre : « 35 », et en bas à gauche, « 199 ». Ce dernier chiffre a été identifié, il se rapporte au fait que le dessin a été mis aux enchères en 1804, chez Frauenholz (Nuremberg), avec le reste de la collection de Paul Praun, en tant qu'oeuvre d'Orazio Samachino. Cf. : Catalogue d'une collection de dessins de peintres italiens, allemands et des Pays-Bas qui se trouvent dans le célèbre cabinet de M. Paul de Praun et qui est maintenant à vendre au magazin des Frauenholz et Comp., à Nuremberg 1804, n° 199. L'unique exemplaire connu du catalogue de la vente a été mis à la disposition du Cabinet des Dessins du Musée des Beaux-Arts de Budapest par Katrin Achilles. Le dessin figure d'ailleurs aussi, comme l'a rapporté précédemment Edith Hoffmann, dans le catalogue descriptif de la collection. Cf. de Murr, C. T., Description du cabinet de Monsieur Paul de Praun à Nuremberg, Nuremberg 1797, p. 51, n° 1. Vers 1600, Paul Praun vécut à Bologne, et il acquit de nombreux dessins d'artistes bolonais pour sa collection. Celle-ci a fait l'objet de la dissertation de doctorat de Katrin Achilles (Berlin-Ouest, Freie Universität) Cf. également : Bodnár, Sz., Acta Históriáé Artium 32 (1986), pp. 76-80. Quatre dessins tenus pour des œuvres de Samacchini ont été mis en vente en 1804 avec la collection de Paul Praun. Tous les quatre ont fini dans les collections du Musée des Beaux-Arts de Budapest, mais soit en tant qu'oeuvres d'artiste inconnu, soit sous le nom d'un autre artiste. Outre le dessin n° 199 (n° d'inv. : K 58.694), on trouve deux œuvres cataloguées comme étant d'auteur inconnu enregistrées sous le n° 198 (« Deux gueules de lions, sur du fond rouge, rehaussé de blanc », n° d'inv.