Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 72. (Budapest, 1990)

ZENTAI, LORÁND: Les dessins de Livio Agresti pour la fresque de la Sala Regia du Vatican

che gli è sano ».. ? Et de fait, la technique graphique d'Agresti est incontestablement extraordmairement travaillée, et presque trop recherchée. Par contre, elle est d'un niveau qui la place, du point de vue qualité, au-dessus de celle de ses peintures. La chose vaut d'ailleurs pour un bon nombre des peintres maniéristes. Ces deux dessins au crayon représentent de toute évidence, avec un soin minutieux, les personnages de l'esquisse à la plume de la galerie des Offices, et bien qu'il leur ait apporté de nom­breuses modifications, l'artiste a eu recours à leurs enseignements clans une large mesure dans la fresque définitive. C'est une phase indéniablement plus ancienne de la composition que nous restitue un quatrième dessin 8 (fig. 23), qui est aussi fort intéressant au point de vue de l'évo­lution stylistique d'Agresti. Outre de petits changements, la différence la plus im­portante entre le projet de composition et la fresque achevée réside dans les person­nages figurant en repoussoir au premier plan. L'enfant aux mains jointes et la grande femme montrant la scène du geste, que l'on peut voir dans le dessin, constituent à l'origine l'un des motifs de prédilection du maniérisme florentin. Selon toute pro­babilité, il a dû arriver à Agresti par le truchement de Francesco Salviati, qui le précéda immédiatement dans les travaux de décoration de la Sala Regia. Il semble d'ailleurs que celui-ci ait influencé et stimulé, non seulemest par sa façon de composer mais aussi dans une certaine mesure par la manière décorative de son dessin, cet artiste venu de Romagne et ayant donc reçu une formation provinciale, mais qui absorba avidement bon nombre de tendances picturales une fois plongé dans l'at­mosphère enrichissante de Rome. 9 Dans le même temps, il est particulièrement inté­ressant d'observer la façon dont ce peintre parti de l'entourage de Perino del Vaga, mais qui avait aussi suivi jusqu'au bout la voie frayée par les frères Zuccari 10 finira en fin de compte par choisir une formule plus adaptée aux exigences du temps et de toute évidence à l'époque plus moderne. C'est ainsi que dans la fresque achevée, le personnage réaliste de l'enfant jouant avec le chien au premier plan témoigne d'un rejet du premier schéma, plus maniériste, et qu'il est proche de l'esprit du mouvement réformateur qui se manifesta avec une force croissante à partir du milieu du siècle et que les spécialistes désignent parfois à juste titre sous le nom de « seconde Re­naissance ». n La décoration picturale cle la Sala Regia, entreprise en 1542 et interrompue en 1549, prit un nouvel essor en 1561, sous Pie IV (1559-1565). Daniele da Volterra et Francesco Salviati sont chargés de travailler à ses murs, et c'est également alors que le projet initial se trouve quelque peu modifié, de toute évidence sous l'influence 7 Frey, K., Der literarische Nachlass Giorgio Vasaris, München 1930, 2 ; p. 313. Cité par Sjüazzoli, op. cit. p. 79. 8 En possession de la firme Sotheby de Londres en 1982. Dessin à la plume lavé, 228 X 201 mm. Tous nos remerciements à Philip Pouncoy pour la photographie du dessin et les informations fournies à son sujet. 9 Pour ce qui est des dessins de Salviati liés aux travaux de décoration de la Sala Regia, voir : Popham, A. E. et Wilde, J., The Italian Drawings of the XV and XVI Centuries in the Collec­tion of His Majesty the King at Windsor Castle, London 1949, pp. 326 et 888-891, fig. 168 et 169, et : Gere, op. cit. pp. 13 et 84, pl. n° 26. 10 Le motif des personnages accrochés à la colonne peut être rapproché de la fresque d'Hé­liodore de Raphaël. De même, Agresti a de toute évidence été influencé dans différents autres motifs de sa fresque et dans ses principes de composition généraux par les fresques de Taddeo Zuccari décorant San Marcello al Corso, les scènes de la vie de saint Paul de la Cappella Frangipani, auxquelles le peintre travailla précisément durant cette période, de 1558/59 jusqu'à sa mort, survenue en 1566. Cf. : Oltre Ilaffaello. Aspetti délia cultura figurativa del Cinquecento romano, Cat. Rome 1984, pp. 112-117, n° 55 et 56. 11 Gere, op. cit, pp. 14-15.

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