Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 70-71. (Budapest, 1989)
HÁMORI, KATALIN: Groupes de bronze „ Mercure et Psyché" du cercle de Hubert Gerhard
Le groupe de bronze de Paris repose sur un socle ovale. Mercure ne touche le sol que des doigts de son pied droit, il s'apprête à se lancer. Dans ses bras il tient Psyché presque aérienne. Les deux figures sont nues. Mercure porte la tête et le buste légèrement en arrière en les tournant à gauche. Le pétase ailé sur la tête, les ailes un peu au-dessus de ses chevilles rappellent sa qualité de messager, sa rapidité. Replié du genou, sa jambe gauche est tendue en arrière. De son bras droit il enlace la cuisse gauche de Psyché, de son bras gauche il lui entoure le dos et l'épaule gauche. Psyché est coiffé de tresses relevées en chignon. Elle ne touche pas le sol. Sa jambe gauche tendue en ligne droite, elle rehausse sa jambe droite en la pliant du genou. Elle lève légèrement sa main gauche en écartant les doigts. Sa main droite tendue vers le haut tient le vase, 6 son attribut. Les deux personnages tournent la tête l'un vers l'autre. Les deux corps sont de taille mince, mais musclés. Les visages, les mains, les jambes sont allongées, bien proportionnées. A la rencontre des deux corps une sorte de draperie descend jusqu'au socle. Ce détail en une sorte de pilier sert des fins statiques, il accroît la surface du point d'appui. Le bras droit élevé de Psyché et la draperie accentuent l'axe central de la statue. Les deux corps se situent selon les règles de la figura serpentinata, méthode de composition favorisée du maniérisme. Vues de chaque côté, les figures entrelacées en forme de fuseau sont d'un fini remarquable, elles n'ont pas de vue principale prononcée. Ce qui frappe le plus à la vue du groupe Mercure et Psyché d'Adriaen de Vries c'est la présence des inventions de son maître, Giambologna. On ne connaît pas de statue Mercure et Psyché de Giambologna, mais la solution des figures — l'homme debout élevant haut le corps féminin, ainsi que les figures nues entrelacées — est semblable à celle de la scène d'Enlèvement d'une Sabine à deux figures de Giambologna. 7 Pour Mercure s'élançant de la Terre c'est le Mercure volant 8 de Giambologna qui aurait pu servir de modèle. L'empereur Rodolphe II possédait un exemplaire de chacun de ces deux compositions, 9 donc, non seulement de Vries, mais l'auteur de la commande, Rodolphe II, connaissait bien lui aussi les solutions de Giambologna que Vries réunit d'une manière reconnaissable, mais sous un nouveau rapport. De même que les statues de son maître, le groupe Mercure et Psyché de Vries est lui aussi déterminé par la disposition close, prononcée autour de l'axe, ainsi que par le mouvement net. Les corps, les mouvements suivent la forme en spirale sans détails forcés. Grâce à une répartition proportionnée le poids de la statue pèse sur une petite surface. Une structure anatomique précise, un extérieur idéalisé, une tournure élégante et des mouvements harmonieux caractérisent les figures. En contraste avec la figure dynamique de Mercure, Psyché plane, lasse, aérienne. De Vries, en représentant à la fois les deux phases consécutives de l'élévation, fit progresser les résultats de son maître quant à la figuration du mouvement. Il a réussi à rendre perceptible le processus de Holzschnitte und Zeichnungen aus dem Berliner Kupferstichkabinett, Berlin 1979, n° 22 et pl. 22; Strauss, W. L., The Illustrated Bartsch 4, Netherlandish Artists, Matham, J., Saendredam, J., Muller, J., New York 1980, 82-84 (292), fig. 515-517 ; Krieger. M., in Zauber der Medusa loc. cit. n° VII/ 16. 6 Tervarent, G. de, Attributs et symboles dans Vart profane 1450-1600. Dictionnaire d'un langage perdu, 2, Genève 1958, Supplément, Genève 1964, 2, p. 393 ; Holl, O., in Lexikon der christlichen Ikonographie, redact. Kirschbaum, E., Rom — Freiburg — Basel — Wien 1968, 1, p. 115. 7 Leithe-Jasper, M., in Giambologna Zoe cit. n° 57. 8 Leithe-Jasper, M., in Giambologna loc. cit. n° 34 ; Leithe-Jasper 1986, op. vit. n° 51. 9 Bauer, R. — Haupt, H., Das Kunstinventar Kaiser Rudolfs II, 1607—1611, Jahrbuch der Kunsthistorischen Sammlungen in Wien 72 (1976), Giambologna, L'enlèvement d'une Sabine à deux figures n° 1901, fig. 77 ; Mercure volant n° 1970, fig. 74. Les deux statues au Sammlung für Plastik und Kunstgewerbe du Kunsthistorisches Museum de Vienne, n° d'inv. : 6029 et 5898.