Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 70-71. (Budapest, 1989)
SZILÁGYI, JÁNOS GYÖRGY: Echo Lysippea
aurait été plié au coude et posé sur le genou, la tête reposant dans la paume de sa main, l'autre bras et le pied tendus en avant ; ne possédant aucune arme en main, le personnage à la stature imposante, aux larges épaules, et au corps musclé semblait pleurer sur son propre sort. En se basant sur cette description L. Stephani reconnut en 1854 la représentation lysippique d'Héraclès sur un relief de la Tombe des Haterii, tandis que l'identifièrent Graeven et Furtwangler, indépendamment l'un de l'autre, en 1902 sur un relief en ivoire byzantin du dôme de Xanten. Graeven tenta d'identifier d'autres représentations byzantines de la statue, tandis que des recherches ultérieures réussirent à établir des rapports entre le colosse de Tarente et toute une série de représentations, surtout des statuettes romaines en bronze, une peinture sur vase, un relief en stuc, des fresques de Pompéi et une statue en marbre. 27 Toutefois aucune ne correspond aussi exactement aux descriptions byzantines que le relief de Xanten. La position des bras varie, mais nous avons noté que même les textes byzantins dont les auteurs connaissaient la statue, ne permettent pas non plus de prononcer un jugement catégorique sur l'original ; la plupart des imitations présentent un personnage barbu, mais il en existe également des imberbes (les sources ne contiennent aucune indication à ce propos), la corbeille mentionnée dans les descriptions est remplacée, sur les répliques et les représentations, généralement par un rocher sur lequel il n'y a trace d'aucune peau de lion, et parfois le héros tient en main une massue ou quelqu'autre outil. La mise en rapport avec l'œuvre de Lysippe repose plus d'une fois sur une hypothèse qui elle-même demanderait à être confirmée. 28 La plus grande difficulté d'ordre général qui justifie en quelque mesure ce genre d'interprétation et entrave la reconstitution de l'original surgit sur trois points. Le premier est la question de savoir dans quelle mesure les sources byzantines sont dignes de confiance. La description inverse donnée par les deux témoins oculaires de la position des mains et des pieds peut être interprétée comme une conséquence des différents points de vue des deux auteurs, 29 ce qui bien entendu ne suffit pas pour trancher la question, à savoir lequel a objectivement raison. A cette question d'importance secondaire s'ajoutent deux autres problèmes bien plus graves, notamment : quel était le rapport entre la statue que les auteurs byzantins ont vue et son état primitif (des éclaircissements sur ce point faciliteraient notre jugement sur les représentations avec et sans massue), enfin la question de savoir si et dans quelle mesure les écrivains d'une époque tardive ont compris le message de Lysippe (point décisif en ce qui concerne l'interprétation de la corbeille). Une autre difficulté d'ordre général est la conséquence du fait que les monuments inspirés de l'œuvre de Lysippe, loin de suivre fidèlement leur modèle, en constituent 27 Ouvrages les plus importants : Graeven, op. cit., pp. 255-277 ; Dörig, loc. cit. (avec bibl.) ; Moreno, P., in Atti del 9° Convegno di Studi sulla Magna Qrecia, Taranto 1969, Napoli 1971, pp. 140141 ; Id., Mcddelelser fra Ny Carlsberg Glyptotek 35 (1978) pp. 82-96 ; Id., in L'art décoratif à Rome (n. 25 ci-dessus) pp. 180-185 ; Floren, J., Boreas 4 (1981) pp. 52-60; Palagia, O., LIMC IV (1988) pp. 773-774, n os 927-941, pl. 507-508. 28 P. ex. dans le cas d'une tête de marbre de Tarente (Dörig, loc. cit., p. 39 et fig. 17, avec les ouvrages antérieurs), entre autres, sur l'hypothèse non appuyée par les sources que le visage original portait une barbe et regardait vers le ciel ; dans le cas d'un relief en stuc du Vatican (Gabrici, E., Rend. Acc. Lincei 8. ser. 1, 1946, pp. 35-6 et fig. 9), c'est l'interprétation-même, portant sur Héraclès, qui semble douteuse (cf. Steuben, II. v., in Helbig-Speier, Führer I, Tübingen 1963, p. 616) ; dans le cas de la coupe conservée au British Museum, il faudrait supposer que ie peintre ait vu la statue d'Héraclès et qu'il ait demeuré en Apulie avant de s'installer en Etrurie (Forti, L., Klearchos 5, 1963, pp. 26-30). 29 Dörig, loc. cit., p. 22.