Szabó Miklós szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 66-67. (Budapest, 1986)
NAGY, ÁRPÁD MIKLÓS: Un vase a visage de l'époque impériale
En essayant de classifier le vase de Budapest, on peut partir de trois de ses caractéristiques: le site de découverte, la forme et le visage façonné sur le pot. Dans le supplément contenant les légendes de l'album de photographies de Jenő Lázár, au n° 75, se lit: „Urne à visage de Öszőny". Pourtant, il n'y a aucun vase originaire de Brigetio dont le visage 17 ou la forme 18 ressemble à celui-ci. En outre, au début de notre siècle dans le commerce d'objets d'art de Hongrie on avait l'habitude d'indiquer cette ville comme site de découverte pour les objets de provenance inconnue. Dans la collection de Lázár parmi les objets antiques trouvés sans contexte archéologique il n'y a que quelques pièces dont le lieu de découverte (Savaria — Szombathely) peut être déterminé avec certitude. 19 Il est préférable donc de traiter cette information avec prudence. Plusieurs possibilités sont à envisager: il est possible que l'indication soit erronnée ou fausse, qu'elle se rapporte à l'endroit où le vase a été utilisé et non pas au lieu où il a été fabriqué, enfin qu'elle se rapporte aux deux à la fois (v. plus loin). Par sa forme, le vase de Budapest s'apparente en même temps à deux groupes bien distincts, tous les deux originaires de La Tène. 20 La ressemblance qu'il présente avec les pots appartenant au type courant dans le sud-ouest de la Pannonié est particulièrement frappante, sans doute peut-il être considéré comme leur variante fort romanisée, étant donné l'absence des motifs incisés caractéristiques de ce groupe ainsi que les renseignements fournis par le décor du visage. 21 Par sa forme il peut cependant être mis en rapport avec un autre type 17 En dehors des deux pièces publiées par É. B. Bonis (v. supra note 14) c'est la provenance du vase n° IV. 4346 du Kunsthist. Mus. de Vienne (mon attention y a été attirée par Mme. G. Braithwaite) et des trois exemplaires qui suivent (conservés dans l'ancienne collection Kállay, aujourd'hui dans le musée Kuny Domokos à Tata; les clichés des photos sont dans les archives de l'Institut Archéologique de l'Académie Hongroise. Je dois à l'obligeance du chef de département, M. István Torma la documentation de la collection Kállay) : gobelet brun rougeâtre de Szőny—Bélapuszta, trouvé dans une tombe; no d'inv.: K/42, no du még.: 38861; gobelet jaune peint en rouge de Szőny^Bélapuszta, objet sporadique; n° d'inv.: K/U80, n° du nég.: 38859; gobelet jaune peint en rouge de Szőny—Bélapuszta, trouvé dans une tombe; n° d'inv.: K/844. a, no du nég.: 39132. 18 Les variantes connues de Brigetio p. ex. Bonis, B. É., Die kaiserzeitliche Keramik von Pannonién, Dis. Pann. II. 20, Budapest 1942. 110, pl. 2, fig. 4 b, 265; eadem, FolArch 30 (1979) 131, fig. 2. Je dois exprimer mes remerciements à Mme É. B. Bonis pour m'avoir offert la possibilité d'étudier le matériel inédit de Brigetio conservés dans les réserves du Musée National. 19 Les objets d'époque romaine de la collection Lázár constituent la série no 1. 1950. de la Collection Romaine du Musée National. 20 Bonis, op. cit. (supra note 18, Dis. Pann. II. 20) 10; Schönberger, H.—Simon, H. G., Römerlager Rödgen, Berlin 1976. 102, note 619. 21 Quelques variantes de ce type: de Poetovio — Bonis, op. cit. (supra note 20) pl. 3, fig. 3—4, pl. 17, fig. 2; de Sempeter —Kolsek, V., Vzhodni del antiéne nekropole v Sempetru, Katalogi in Monografije 14, Ljubljana 1976. pl. 7, fig. 18; pl. 8, fig. 50; pl. 11, fig. 2; de Neviodunum — Bonis, op. cit. (supra note 20) 65, pl. 1, fig. 12. Leur caractéristique commune est le col cannelé qui se rétrécit, mais ils sont plus élancés que le vase de Budapest et le bord de l'embouchure est généralement moins renflé (mais il existe aussi le cas contraire: Koláek, op. cit. pl. 10, fig. 18). Un exemplaire romanisé et sans décor de cette forme provenant d'Emona: Plesnicar-Gec, op. cit. (supra note 14) pl. 30, fig. 1. A l'analyse de ce type de céramique v. eadem, Keramika emonskih nekropol, Ljubljana 1977. 79—82 et Brukner, O., Materijali 8 (1970) 52. Dans la partie orientale de la région entre la Drave et la Save et en Noricum, on a vu la diffusion d'autres variantes du type: p. ex. Brukner, op. cit. (supra note 14) pl. II, fig. 1, 6; pl. 122; puis Schörgendorfer, A., Die römerzeitliche Keramik der Ostalpenländer, Brünn — München—Wien 1942. 33—34, nos 302—307.