Szabó Miklós szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 65. (Budapest, 1985)

GERSZI, TERÉZ: Un dessin récemment identifié de Denys Calvaert

UN DESSIN RECEMMENT IDENTIFIE DE DENYS CALVAERT Récemment, le Musée des Beaux-Arts acquit, par achat, une sanguine de grandes dimensions représentant la Vierge avec son enfant et avec Saint Jean Baptiste et Elisabeth (fig. 20).' La Vierge et les deux enfants forment un groupe clos, pyramidal. La connexité stricte des trois personnages et la forme simple, telle un bloc, de la Vierge, sont fortement soulignées par la mante de la Madone qui entoure les enfants aussi telle une tente qui les protège. Dans le cadre du groupe de trois personnages la connexion entre les deux enfants est due auási à leur position tournée l'un vers l'autre et à la geste du bras de Saint Jean Baptiste. Sur la tête et le visage du petit Jésus on remarque le pentimento, c'est-à-dire le profil qui corrige la solution primaire de face-à-face, et cela aussi vise la réalisation d'une connexion émotionnelle-formelle plus parfaite. Elisa­beth, représentée en demi-figure en profil trois-quarts, se rattache à Marie par son regard et par l'expression expressive de son visage. Le lien qui la rattache aux deux enfants est bien plus formel: c'est que sa tête constitue un diagonal avec les deux petites têtes, aux cheveux bouclés, des enfants. Vu qu'il est mis au carreau, le dessin parfaitement mûri, soigneusement exécuté devait préparer directement le travail pictural. Le dessin plastique des différents personnages (à part le pentimento sur la tête de l'enfant Jésus) fixe avec précision non seule­ment les détails des formes, mais aussi la répartition du clair-obscur. Du point de vue de la structure la composition peut être mise en rapport avec le type répandu dans le premier tiers du XVI e siècle, surtout dans les milieux artistiques florentins, et dont le point de départ était le carton de Léonard, intitulé , Anne avec deux personnes et avec Saint Jean Baptiste (Londres, National Gallery). 2 S'y rattachaient les peintures de Raphaël Madonna di Terranuova (Berlin, Staatliche Museen) et Madonna Aldobrandini (Londres, National Gallery), 3 ainsi que la Madonna Piccola Gonzaga (Paris, Louvre) con­sidérée comme oeuvre commune de Raphaël et de Giulio Romano, „La Perla" (Madrid, Prado) 4 et aussi les tableaux de Giulio Romano intitulé La Sainte Famille (Naples, Galleria Nazionale di Capodimonte) et de G. F. Penni intitulé Madonna del Divino Amore (ibid.) 5 . Les oeuvres dont le point de départ est le 1 N° d'inv: K. 83.8. — Sanguine, mis au carreau, à la sanguine — 360X281 mm. En haut, au coin gauche, une inscription à plume, ajoutée postérieurement: Nr. 92. On n'y voit pas de filigrane. 2 Schug, A., Zur Ikonographie von Leonardos Londoner Karton. I —IL, Pantheon 26 (1963) p. 446—555; 27 (1969) p. 24—35. 3 Salmi, M., Raffaello. L'opera. Le fonti. La fortuna. I., Novara 1968, fig. 43, 138. 4 Salmi, op. cit., fig. 89, 90. 5 Salmi, op. cit. fig. 94, 99.

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