Szabó Miklós szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 64. (Budapest, 1985)

BÁNFFY, ESZTER: Trois fragments d'idole de la civilisation Vinca

tours des oreilles, sont connues dans la civilisation Gumelnita en Roumanie, et sont relativement plus fréquentes dans les régions appartenant à la Roumanie de la civilisation Vinca, par exemple au site Rast. 7 Sur les têtes de Gumelnita ces trous portent souvent des boucles de cuivre, ce qui est absent dans les terri­toires de la civilisation Vinca. Si nous ne tenons pas compte de la possibilité d'avoir passé quelque substance organique par les trous sur les têtes des idoles de Vinca, il est possible de supposer que ces perforations ne servaient pas à tenir quelque bijou, mais à tenir quelque masque, ou bien le visage étrange, stylisé représente de toute façon un masque et les perforations ne servent qu'à faire bien ressortir le caractère de masque. Cette hypothèse est confirmée en­core par le fait que le front monte bien plus haut que le crâne, il présente peut­être le côté d'en haut du masque. 8 Toutefois, cette interprétation ne peut être prise, pour le moment, que pour une hypothèse. Le fragment représentant une femme assise montre également, grâce à plusieurs de ses caractéristiques, de la parenté avec les civilisations voisines de Roumanie, de la fin du néolithique et du début de l'âge du cuivre. Les idoles assises de la civilisation Vinca ont presque sans exception les jambes pliées, elles étaient probablement assises sur une chaise. Plus rare est l'idole avec les jambes pliées sous elle, et les jambes allongées sont totalement absentes. Au seul site éponyme est connu un fragment où la forme de la surface de rupture à la hanche permet d'en déduire que ce n'est pas le fragment d'une statuette repré­sentant une figure debout, mais celle d'un personnage assis avec les jambes allongées. 9 Ce fragment fut trouvé à une profondeur de 5,3 m il vient donc également de la période Vinca-Plocnik. D'autre part, le décor incisé est généralement appliqué dans l'art plastique de Vinca tandis que la décoration nervurée s'y voit à peine. La position assise avec les jambes allongées aussi bien que la décoration nervurée du corps dirigent l'attention sur le mode décoratif dans la civilisation Cucuteni contemporaine, en Roumanie. 10 Parmi les idoles conservées au Musée de Iaçi, datant de Cucuteni A et AB, provenant partiellement du site Trusesti, plusieurs montrent le même compartimentage aux hanches et au ventre un peu soulevé que l'on voit sur les statues relevant de la période tardive de la civilisation Vinca, et là-même on trouve des figures aux jambes allongées. 11 Il convient toutefois de signaler qu'il ne s'agit pas de parallélismes exacts, car de tels ne nous sont connus même pas dans les matériaux des sites de Moldavie et du Banat (Roumanie) de la civi­lisation Vinca. Ce fait confirme la supposition selon laquelle ce fragment d'idole, tout comme les deux précédents, reflète, lui ausM, des influences orientales (la statistique de l'aire de diffusion des motifs apparentés contredit à une influence de direction opposée), sans pourtant appartenir à la civilisation Vinca de Rouma­nie, mais, avec le plus de vraisemblance, au Banat occidental. Plus haut il s'agissait de la femme assise qui ne peut pas être une représen­tation de femme enceinte. Conformément à nos connaissances actuelles les idoles de Vinca peuvent tenir sur les genoux deux sortes „d'objets", soit un plat, soit 7 Dumitrescu, V., RAST. BAR IS 72 (1980) t. LVII 1, 2; t. LIX 9; t. LXX 74. 8 M. Gimbutas interprète chaque idole Vinca comme représentation à masque. The Goddesses and Gods of Old Europe, Londres 1982. !) Vasic, M., Preistoriska Vinca III, Belgrade 1932—36, LXVIII, fig. 312, a, b, c. 10 Marinescu-Bîlcu, S., Tîrpesti BAR IS 107 (1981) fig. 103 et sq. 11 Berlescu, N., Plastica cucutenianä din col. muzeului de istorie a Moldovei, Arh. Moldovei 2—3 (1964) p. 67—104.

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