Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 62-63. (Budapest, 1984)
SZIGETHI, Á.: Contributions a la peinture siennoise du primo seicento
les détals de vêtement de Salome de couleurs blanche, grise et ocre pâle, intensifie la couleur rouge de sa robe où culmine le coloris du tableau, et qui fait ressortir avec un effet dramatique, devant le fond sombre, la blancheur fantomatique des deux visages féminins. Cette scène offre une certaine ambiguïté: la femme qui tient le plat où est posée la tête de Saint Jean Baptiste, partiellement couverte d'un fichu de soie, pourrait aussi bien être Judith qui sort avec sa proie du camp ennemi, avec la jeune femme de l'escorte, rare dans la compagnie de Salome. Au premier plan, à gauche, il y a un détail que l'on discerne bien même dans l'obscurité, sur une plaque de pierre les menottes et la croix de Saint Jean Baptiste. Par là le peintre nous fait savoir que nous sommes témoins du moment suivant immédiatement l'événement sanglant, quand, sur le lieu de l'exécution, Salome prend possession de la tête de Saint Jean Baptiste gagnée avec sa danse. Le tableau n'est pas en un état parfait. L'épaisse couche de vernis jaune qui couvre la surface permet de supposer des effets stylistiques plus fins et plus délicats que l'on n'y voit. Un endommagement plus important n'est à voir que dans le coin droit, sur un point relativement neutre, sous les franges du fichu d'un jaune pâle qui couvre la tête de Saint Jean Baptiste. Comme pour le moment on ne peut pas engager le nettoyage du tableau, la couche de vernis fut, à certains points, enlevée. A ces points-là, au visage de la servante, dans la raie de la torche et de la tête de Saint Jean Baptiste, ainsi que sur un détail du pied de Salome on voit bien les vives couleurs. Ces détails permettent aussi de constater que Salome, cette nouvelle acquisition, est la plus typique , Notturno" caravaggesque de la galerie de Budapest (fig. 42). Se fondant sur la tradition, les anciens propriétaires du tableau le prenaient pour une oeuvre de Honthorst, tout comme la Compagnie des musiciens achetée quelques années avant, qui s'est avérée être un chef d'oeuvre de Crabeth. 1/1 L'affinité avec le style de Honthorst de Salome récemment acquise est tout à fait évidente. La tendre dispersion, d'une mollesse soyeuse, des effets lumineux sur le foud sombre éclairé d'une lumière artificielle, montrent une parenté, allant presque jusqu'à l'identité avec la méthode du maître hollandais sur ses tableaux exécutés en Italie, et le type de visage de la jeune femme accompagnant Salome, son profil typique, sont également proches des personnages de Honthorst (par exemple même du visage de la Madone de l'Adoration des Bergers aux Offices. 1 "'). Ce nonobstant, ou bien même à l'aide des traits apparentés, il n'était pas difficile d'établir que les rapports stylistiques de notre tableau sont proches non pas de Honthorst, mais de Rustici. 10 Comparant le tableau avec les oeuvres authentiques de Francesco Rustici, on peut constater les analogies très proches entre le rendu de la robe de Salome, flottante, mouvementée, visant nettement un effet décoratif, et la Lucrèce de Florence; 1, entre les mains, les poignets Vt S z i g e t h i, Á.: Wouter Pietersz. Crabeth ismeretlen képéről. (Un tableau inédit de Wouter Pietersz. Crabeth). Bulletin du Musée des Beaux-Arts (1978.) No 51, 149—156; N i c o 1 s o n, B.: The International Caravaggesque Movement. Oxford, 1979. 45; 75 éves a Szépművészeti Múzeum (Le Musée des Beaux-Arts a 75 ans). Catalogue de l'exposition. Budapest, 1981, No 78. 15 B o r e a, E.: Caravaggio e Caravaggeschi nella Galleria di Firenze. Florence, 1970. N° 30. 10 Klára Garas attribue également à Rustici notre nouvelle acquisition. Je saisis l'occasion pour la remercier d'avoir donné son accord à la publication du tableau. 17 B o r e a : op. cit. No 35.