Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 60-61. (Budapest, 1983)

NYERGES, ÉVA: Contribution a l'oeuvre de Fabrizio Santafede

artiste. Dans le tableau de Legot, nous sommes impressionnés par la connaissance de la peinture de Ribera, le traitement naturaliste des figures humaines, le rendu extrêmement plastique des draperies et la représentation caravagisque des effets de lumières/ tandis que celui de Budapest reflète l'influence de la pein­ture de la Renaissance tardive dans le traitement extrêmement riche des ma­tières (fig. 61), le rendu en grandes surfaces du vêtement du martyr et le carac­tère des anges. La lumière rendue en forme de rayons venant du ciel enveloppe légèrement le martyr, tandis que presque tout ce qui l'entoure reste à l'ombre. Le rapprochement des traits stylistiques des deux tableaux nous pousse à suppo­ser une différence de vingt-trente ans. La conception de la lumière et la compo­sition de Pablo Legot nous indiquent un maître mûr du baroque, tandis que la peinture en question porte des traits de transition au baroque, notamment le traitement léger des effets de lumières, les couleurs et les personnages secon­daires qui témoignent de l'influence du maniérisme vénitien. Dans sa lettre adressée le 14 février 1929 à Elek Petrovics (Archives du Musée des Beaux-Arts), Jenő Boross écrit que le tableau représentant Saint Etienne fut attribué par V. v. Loga, dans une lettre, à Murillo. Les recherches effectuées pendant les dernières décennies au Musée des Beaux-Arts, en accep­tant cette opinion, rattachèrent également la peinture au cercle de Murillo. 8 Cette attribution cependant, en tenant compte de la monographie écrite sur Murillo par Diego Angulo et les expériences de l'exposition de Murillo à Madrid et à Londres, ne peut plus être valable. 9 J'ai essayé de trouver le peintre du tableau parmi les maîtres napolitains du maniérisme tardif et de la première période du baroque. Certains détails de la peinture, ainsi l'adaptation des couleurs et le traitement de la lumière où on sent l'influence de l'école vénitienne, le sourire raphaëlesque du martyr, les types des anges que nous connaissons bien de la peinture italienne du XVI e siècle et le rendu du vêtement du martyr inspiré par les matières réelles, nous donnent l'idée de penser à quelqu'un passant par les plus importants des centres artistiques d'Italie dont l'oeuvre reflète l'influence de la peinture de Veneto aussi bien que de celle de Lombardié et de Toscane. C'est Fabrizio Santafede dont l'activité artistique réunit toutes ces influences, 10 dont l'oeuvre témoigne de la connaissance de la peinture d'Italie septentrionale et centrale et des influences des artistes lombards et vénitiens, et dont les premiers tableaux furent inspirés en premier lieu par Raphaël (fig. 64). L'identification du maître est due en partie à la reconnaissance de ce que le modèle du tableau de Budapest est la même personne que celui du jeune homme agenouillé au premier plan, du côté gauche du tableau de Santafede, ,,Jésus­' Laf uente Ferrari, E. : Brève história de la Pintura Espanola. Madrid, 1953. p. 233; S o r i a, S. M. — K u b 1 e r, G. : Art and Architecture in Spain and Por­tugal and its american dominions. Baltimore, 1959. p. 232; Angulo Iniguez, D.: Pintura del siglo XVII, in „Ars Hispániáé". XV. Madrid, 1971. p. 82, fig. 67; Pér ez Sanchez, A. E. : Caravaggio y el naturalismo espanol. Sevilla, 1973. p. 71. 180X 135 cm. M Murillo et ses contemporains. Budapest, Musée des Beaux-Arts, 1968. Le tableau du martyr Saint Etienne y fut exposé, mais il ne figure pas dans le catalogue. 9 Angulo Iniguez, D.: Murillo. Su vida, su arte, su obra. Madrid, 1981. II. 480. No. 1888. (Sin reláción directa con Murillo. Casi seguramente italiana) — Madrid, Prado, 1982: Bartolome Esteban Murillo (1617—1682). w A b b a t e , F. — Previtali, G. : La pittura napoletana del' 500. in Storia di Napoli V. Napoli, 1972, pp. 882—83; Previtali, G.: op. cit. 1978. pp. 120—22, 151—157.

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