Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 60-61. (Budapest, 1983)

HARASZTI-TAKÁCS, MARIANNA: Deux portraits de Goya. Manuela Ceán Bermúdez et José Antonio de Caballero

exécuté, du moins selon la datation, en 1792, il se trouve à New York. C'est un portrait brillant, suggestif où sont totalement absents le maniérisme rococo, le coloris recherché, l'enjouement qui frappe tellement dans le portrait de Manuela Ceán Bermúdez, on y trouve un ton neuf dans l'art de portrait de Goya. La confrontation de cette toile aux couleurs retenues et du portrait de Dofta Manuela montre clairement que ce dernier fut exécuté quelques années avant le portrait du collectionneur de Cadiz. Certains chercheurs prenaient les portraits du couple Bermúdez pour des oeuvres exécutées par Goya pendant son séjour à Seville, car à partir de l'automne 1792 Goya et Bermúdez séjournaient en Andalousie. Ce nonobstant, en connaissance de la biographie de Goya, on ne peut pas accepter l'an 1793 comme date de la naissance de ces oeuvres, même sans tenir compte des analyses stylistiques. Vu sa grave maladie, Goya ne pouvait pas encore se mettre en 1793 à peindre des portraits. Même s'il y a quelqu'exagération dans sa lettre écrite en 1794 à Bernardo de Iriarte où il parle de ,,juego de quadros", tableaux de petites dimensions envoyés à l'Academia de San Fernando, on peut accepter le fait que l'artiste en convalescence ne pouvait pas s'engager à faire des oeuvres de longue haleine, surtout deux portraits. Selon sa lettre, il peignit les tableaux envoyés à l'Academia pour occuper pendant ce temps son imagination souffrante (mortificado). Il est vraisemblable que le portrait de Martinez fût exécuté en­core avant la maladie à Madrid peut-être, où le collectionneur passait plusieurs fois. 13 Les portraits du couple furent par contre exécutés dans les années 1785/ 87, quand Ceán Bermúdez recommanda le peintre à la direction de Banco Ná­ciónál de San Carlos où il reçut la commande pour plusieurs portraits. Le pre­mier, il ne peignit en 1785 et le dernier en 1788. En 1790, âgé de quarante et un an, Ceán Bermúdez vivait déjà à Seville où il est resté jusqu'en 1798. Sur son portrait, conservé dans la collection du Marqués de Perinat, on voit un jeune homme qui a dépassé trente ans et dont la femme, Manuela Camas de las Heras, 14 est encore une jeune femme. Dans la première édition de mon livre du congé. Il convient de citer ici la lettre datée du 19 mars 1793, publiée dans Diplo­matario sous le No LXVIII, écrite par Sebastian Martinez à Pedro Arascot, son ami très influent. Il y écrit que Goya est venu en Andalousie pour y passer deux mois de vacances „... pero la suerte quiso que cayera maie én Sevilla, y creyendo que aqui tendría más auquilios se resolbió a venirse con un amigo que lo acompano, y se me entré por las puertas en malisimo estado, en el que subiste sin haver podido salir de casa. Se trata de su curación sin perdonar medio para ello, pero me temo que sea assumpto largo, en cuio caso me tomo la livertad de molestar Vuestra Merced . .." Il écrit qu'il a besoin encore de vacances, qu'il ne peut pas écrire, le mal provient de sa tête. Ses médecins traitants peuvent témoigner de tout cela: Protomédico don Josef Larbarera et don Francisco Canibel le chirurgien. Op. cit. 454. 13 En 1792 Sebastian Martinez était loin de son foyer, aux Archivo de Protocollos se trouve un mandat l'autorisant à régler à Cadiz ses affaires. Comme le 20 avril de la même année il fut nommé Tesorero Mayor del Reino, il est à supposer qu'il était à Madrid où d'ailleurs il possédait une maison. Il séjournait probablement souvent dans la capitale, ses instructions pour l'exécuteur testamentaire et l'inventaire de son legs sont également datés de Madrid. Cf.: P e m á n, M.: La colección artistica de Don Sebastian Martinez, el amigo de Goya, en Cadiz. Archivo Espahol de Arte, LI. 201. (1978) 58. Il est possible qu'il ait peint le portrait de Martinez également à Madrid, encore avant son départ. 14 Le prénom et le nom de jeune fille de la femme n'étaient pas connus jusqu'ici. Aussi, le tableau figurait-il à lexposition madrilène de 1900 comme „La senora de Ceán Bermúdez (N° 123), à l'exposition Goya de Vienne comme „Bildnis der Donna Cean Bermudez" (N° 20), et dans les catalogues de Budapest également comme por­trait de l'épouse de Ceán Bermúdez. A l'été 1982, dans un livre extrêmement rare, à

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