Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 54. (Budapest, 1980)
SZMODIS-ESZLÁRY, ÉVA: Tete de Christ Renaissance française
L'artiste de notre statue suit ces traditions et les joint aux influences de Michel-Ange. L'auteur d'une des monographies écrites sur Pilon souligne également son inclination pour l'art de ses précurseurs français 25 et soulève, avec beaucoup de réserve, la question si cela signifierait que Pilon eût essayé de renouveler l'art national, l'idée qu'il trouve en même temps outrée à propos de cet artiste qui était plutôt un artiste érudit du métier. Mais quant à nous, nous ne voulons pas lui refuser ces mérites, en considérant surtout la Vierge de pitié du Louvre, terre cuite peinte, exécutée également au cours des travaux de la chapelle funèbre des Valois qui est une oeuvre caractéristique de la Renaissance française. 20 Notre imagination reconstituante met, à côté du Christ mort dont la tête est conservée au Musée des Beaux-Arts de Budapest, une Vierge pareille figée en douleurs dont le visage mûr est finement dessiné et modelé d'une façon douce. Il n'y a malheureusement aucun document concernant une Pietà de Pilon en terre cuite détruite plus tard. Il est cependant possible qu'il existait parmi ses oeuvres disparues une statue en terre cuite de grandeur presque naturelle exécutée vers la fin de sa vie à l'époque où le groupe de la Mise au tombeau et les statues de Saint François et de la Vierge de pitié avaient été réalisées pour la chapelle des Valois .Elle pouvait être exécutée dans les années antérieures à sa mort, entre 1585 et 1590. Faute de documents écrits, nous ne pouvons qu'hypothétiquement ranger notre statue parmi les oeuvres de Pilon, tout en soulignant sa bonne qualité et qu'elle joint les réminiscences de Michel-Ange aux traditions gothiques françaises. Dans le cas où il s'agit vraiment d'une statue de Pilon, elle devait appartenir à ses meilleures oeuvres où l'inspiration individuelle se manifestait tout librement. 27 L'attribution accompagnée d'un point d'interrogation est justifiée également par le fait qu'il s'agit d'un fragment ne donnant pas la possibilité de nous servir des aides prêtées par les draperies qui en diraient long. La main qui tient la tête de terre cuite d'excellente qualité est grossièrement modelée, elle n'atteint pas la haute qualité que présente le modelé des mains de la Vierge de pitié en terre cuite du Louvre. C'est seulement le motif de tenir quelque chose avec les doigts ouverts qui rappelle les mains sur les oeuvres de Pilon (fig. 35), rappelons-nous par exemple la main de Madeleine ou celle de la femme aidant la Vierge du bas-relief Mise au tombeau (fig. 30). Sur la main de notre statue on peut cependant voir, dans une certaine mesure, une caractéristique des mains exécutées par Pilon, c'est-à-dire l'enfoncement léger sur les premières phalanges et que les bouts des doigts se collent sur les parties tenues ou touchées. Nos recherches nous mènent à la conclusion que la tête de Christ en terre cuite est un objet de haute qualité de la sculpture Renaissance française et devait faire partie d'une oeuvre de Germain Pilon. La Pietà devait être détruite dans la Grande Révolution, pareillement à un grand nombre d'anciennes 25 Terrasse, Ch. : op. cit. p. 104. 26 Babelon, J.: op. cit. p. 68„ PL. XXVI.; Terrasse, Ch.: op. cit. p. 65 et 79.; Beaulieu, M.: op. cit. No 202, p. 130—132. 27 Terrasse, Ch.: op. cit. p. 104.