Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 53. (Budapest, 1979)
SZMODIS-ESZLÁRY, EVE: Vierge d'un maître champenois du milieu du XIVe siecle
La statue en question était jusqu'ici définie par les chercheurs comme provenant de la France du Nord, de la première moitié du XIV e siècle. 6 Un peu en dessous de la grandeur nature, elle représente la Vierge debout (fig. 28). C'est surtout la jambe gauche qui porte le poids du corps, la jambe droite est légèrement pliée. La robe est ceinturée assez haut, les hanches restent droites, seul le buste se tourne un peu vers la droite, ce que contrebalance le mouvement vers la gauche de la tête couronnée. Le visage est ovale, le front haut (fig. 31). Les yeux en amande ont un dessin décoratif, les paupières et la partie sous les yeux sont délicatement modelées. Le nez est droit et un peu pointu vers le bas, la petite bouche a une ligne fine. La lèvre est presque immédiatement sous le nez, le cou est séparé de la tête par une ligne délicatement dessinée. Sur la tête il y a une couronne tressée de rinceaux avec des motifs de rosette. Sous la couronne un court voile retombe sur les épaules, et sous ce voile les cheveux descendent en ondes décoratives. Dans la droite elle tient un livre, avec le fermail vers le spectateur. De la gauche elle soulève l'Enfant dont le corps nu est eouvert par le voile qui descend de son épaule gauche et qui ondule décorativement vers le bas. De sa droite, l'Enfant tire le voile de sa Mère, de sa gauche il tient un oiseau aux ailes ouvertes. La tête de l'oiseau s'est détachée. Les formes nettes, quelque peu rigides, du manteau de la Vierge prêtent un cadre vigoureux à la statue. La composition de la statue est fermée, le drapé est énergique et concis, avec des formes dures, par contre le modelé vivant des visages, de la rosette, de la couronne aux rinceaux et des cheveux se fait remarquer. La peinture, qui a survécu, prête un intérêt particulier à cette statue. Le vêtement bleu de la Vierge est décoré de petits dessins jaunes, le manteau rouge est pourvu d'une bordure. La doublure du manteau est blanche changeant en une nuance grisâtre. Le voile de la Madone est blanc et celui de l'Enfant est aussi blanc mais décoré d'une bordure. La couronne et les cheveux de la Madone sont dorés et sur les cheveux de l'Enfant les traces de dorure se font voir. La couleur de l'oiseau est verte. On remarque la très belle couronne aux rinceaux, caractéristique des Vierges lorraines, et aussi la ceinture décorative, nouée en haut et tombant du côté. La partie tombante de la ceinture se fait voir le long du drapé du vêtement. Ces motifs se rencontrent le plus souvent en Lorraine et dans la Champagne voisine. Nous citons comme exemples la ,,Vierge assise" (fig. 29) du Metropolitan Museum de New York, provenant de Saint-Chéron (HauteMarne), 7 les Vierges assises des églises de Vatry (Marne) 8 (fig. 30) et de Coulommes-la-Montagne (Marne) 9 (fig. 33); pour le type debout, le manteau fermé, la Vierge de Berlin (fig. 32) 10 et la Vierge 11 de l'église paroissiale de Brienne la Vieille. Vu que ces deux motifs sont présents dans la sculpture de fi Balogh, J.: op. cit. loc. cit. 7 Forsyth, W. H.: The Virgin and Child in French Fourteenth Century Sculpture. A Method of Classification. The Art Bulletin. XXXIX. 1. New York, 1957. fig. 20. 8 Forsyth, W. H.: op. cit. fig. 21. 9 F o r s y t h, W. H. : op. cit. fig. 23. 10 Bloch, P.: Madonnenbilder. Vierzig Denkmäler der Skulpturenabteilung. Bilderhefte der Staatlichen Museen Preussischer Kulturbesitz. Heft 14. Berlin, 1969. pp. 12—13. fig. 5. Selon l'auteur la Vierge est une oeuvre champenoise autour de 1330, une variante du canon lorrain. 11 S c h m o 11, J. A. gen Eisenwerth: op. cit. p. 93. fig. 60.