Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 52. (Budapest, 1979)

KAPOSY, VÉRONIQUE: Maîtres français suivant la voie du néoclassicisme

des hommes chauves, barbus, ressemblant à des apôtres, tient sa main au-des­sus de la tête du défunt que l'on porte devant lui, on ne sait pas si c'est une der­nière bénédiction ou simplement il indique le lieu des funérailles. Derrière lui, l'autre écrit quelque chose sur un papier, est-ce les noms des morts ou l'histoire de la calamité? La définition du sujet donné par le titre de la première esquisse de cette composition (Leningrádé) ne nous semble pas satisfaisante (fig. 57). Elle est en effet conservée dans la collection de dessins de l'Ermitage, et fut pu­bliée par Dobroklonsky sous le titre „Mo'íse enterre des morts". 25 Cette scène es­quissée par des traits hâtifs, avec de nombreux personnages n'est pas tellement équilibrée que le dessin de Budapest, ni dans sa composition ni dans sa re­présentation spatiale. La réduction du nombre des figures, l'entrelacement har­monieux des différents groupes, l'alignement adéquat des personnages qui ser­vent de foyers de lumière avec les torches font que le dessin de Budapest paraît être la solution définitive de la conception de l'artiste. Le vigoureux lavis au bistre fait bien ressortir l'éclairage cru de ce local souterrain et, en contraste, les ombres obscures, ce qui augmente non seulement la beauté picturale de l'oeuvre mais aussi le profond dramatisme de la scène. Les qualités du dessin, le caractère classicisant des figures permettent d'en déduire que le dessin date de la période créative d'après 1780 d'André Le Brun. Dans la formation du néo-classicisme français l'art de Jacques-Louis Da­vid (1748—1825) avait joué un rôle décisif. Déjà dans l'atelier de Vien, son maî­tre, il se tourna vers les thèmes antiques, mais le vrai événement, c'étaient les années à l'Académie de Rome (1775—1780). Il fut profondément impressionné par les chefs-d'oeuvre de la peinture renaissance, avant tout par ceux de Ra­phaël, mais il exécuta des copies en dessin d'autres maîtres italiens aussi. Dans ses carnets on voit par exemple de nombreuses oeuvres de maîtres bolonais. Dans les importantes collections italiennes, il admira les tableaux de Reni, Do­miniquin, Guerchin, Carrache, Tiarini, 26 etc., mais il étudia surtout les monu­ments antiques et copiait des statues, et reliefs. Pendant ces années un intense combat artistique se livrait en lui, mais il a réussi à se défaire des liens de la tradition du baroque français et à trouver enfin son style individuel pour s'en­gager dans la voie du classicisme déjà purifié. Les feuilles conservées au Musée des Beaux-Arts de Budapest évoquent le souvenir de ces années tourmentées. 27 La technique des dessins, — les traits à encre de Chine au-dessus des tracés à la pierre noire, le lavis gris, — caractérisent les feuilles de carnets de David utilisées pendant son premier séjour en Italie. Le dessin qui représente une pleu­rante (fig. 59) 28 a probablement son modèle dans une figure d'un relief antique. 25 Dobroklonsky, M. V.: Drawings by André Le Brun in the Hermitage. Mas­ter Drawings, 1964. No 4. 408—409. Plate 36. Le local souterrain avec les tombes creu­sées dans le mur et couvertes de plaques de pierre, rapelle les catacombes des paléo­chrétiens. Il est possible que ce dessin représente une des oeuvres de miséricorde, l'enterrement des morts. 26 Mongan, A.: Some Drawings by David from his Roman Album I. Etudes 27 Tous les deux sont signées avec les paraphes des fils de David. Lugt 839, 1437. 28 No d'inv. 1927—2012. Pierre noire, encre de Chine, 108x135 mm. Collection de Simon Melier. Exposé au Musée des Beaux-Arts. Hoffmann, E.: Üj szerzemények (Nouvelles acquisitions). Budapest, 1931. No 6; Hoffmann, E. : Francia rajzok (Des­sins français). Budapest, 1933. No 80/a.

Next

/
Thumbnails
Contents