Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 52. (Budapest, 1979)

HARASZTI-TAKÁCS, MARIANNE: La tete d'Ulysse par Tischbein et l'idée allemande de l'Antiquité au tournant des XVIII—XIXe siecle

pièce retrouvée de cette collection qui, à ce qu'il semble d'après le catalogue, n'était pas sans une certaine importance. Pendant l'entre deux-guerres le tableau se trouvait dans la collection du baron Albert Nyáry et ensuite dans celle du baron Lajos Tornyay Schossberger 6 aux héritiers de qui le Musée l'a acheté. La tête représente Ulysse, en buste, derrière une baie de fenêtre bordée de pierres de taille. L'esprit qu'exhale le portrait reflète la passion pour Homère née au (milieu du XVIII e siècle, incarnée pour la première fois dans l'oeuvre de Winckelmann et qui fait voir l'art antique selon les idées classicisantes de l'épo­que. Tischbein n'est pas l'unique artiste de l'époque qui est absolument convain­cu que ce qu'il crée en présentant des objets antiques c'est la revivification de l'antiquité, 7 voire la résurrection totale de l'univers des formes de l'art grec. Longtemps encore, on ne peut pas distinguer le style de l'art grec et de l'art romain, et les spécialistes mettent beaucoup de temps à tirer les enseignements des oeuvres de maturité de Winckelmann. Dans son recueil de gravures fait pour Sir William Hamilton, Tischbein avait reproduit un grand nombre de dessins sur les vases étrusques, 8 et ne chercha qu'à reproduire avec fidélité l'original. Ici déjà, il fait une oeuvre autonome, bien que dans son „Homer-Werk", 9 fait en Allemagne, il cite le modèle de la plupart des feuilles. En deçà des Alpes, le grand public cultivé se familiarise avec les trésors de l'Antiquité sous le charme d'Homère. A Rome, le pape Léon X et son cercle s'adonnant à la recherche d'auteurs et d'oeuvres gréco-latins, saluent vers 1515 solennellement tel ou tel objet antique découvert, 10 mais il faut encore attendre plus de 250 ans pour que le dégagement des trésors dans les tombeaux étrus­ques et dans ceux de Pompéi et Herculanum provoque une aussi grande exci­tation dans le cercle de Winckelman, ensuite à Naples chez Sir William Hamil­ton et au cercle croissant de diplomates, artistes, archéologues qui se forma autour de lui. Winckelimann, bibliothécaire princier à Nöthnitz, n'était pas le premier à réaliser son désir insurmontable et, changeant de confession, se mettre en route B Cf. Éber, L., Művészeti Lexikon (Dictionnaire des Arts), Budapest, 1926. 113. 7 Ici je ne me réfère qu'aux dessins de contouré de John Flaxmann, publiés en deux volumes en 1829 par E. Schüler, après l'Iliade et l'Odyssée. „Darstellungen aus Homers Iliade" et „Darstellungen aus Homers Odyssee". L'exemplaire conservé à la bibliothèque du Musée des Beaux-Arts provient du legs du sculpteur István Ferenczy. 8 „Recueil de gravures d'après des vases antiques la plus part d'un ouvrage grec, trouvés dans des tombeaux dans le royaume des deux Siciles, mais principalement dans les environs de Naples l'année 1789 et 1790 tiré du cabinet de Monsieur le Chevalier Hamilton, envoyé extraordinaire et plénipotentiaire de S. M. Britannique à Naples avec les observations sur chacun des vases par l'auteur de cette collection." T. I. II. III. publié par Guillaume Tischbein. Directeur de l'Académie Royale de pein­ture à Naples. 1791—95. Dans l'introduction à cette oeuvre, parue en anglais et en français, Sir William écrit que peu avant, le roi suspendit la validité du décret inter­disant les fouilles. Aussi, les travaux commencèrent-ils à Nola, S. Agata de Goti, Trebbia, S. Maria di Capua. La dédicace, datée du 10 mars 1791 est adressée à Milord Leichester. Il y est écrit: „L'éditeur Monsieur Tischbein a rempli son engagement de manière à mériter l'approbation universelle. Il a conservé dans les dessins le vrai es­prit des originaux ..." 13. A la première page un dessin de Tischbein représente le dégagement d'un tombeau à Nola, avec le cercueil et avec Lady Hamilton, tenant à la main un vase. 9 „Homer nach Antiken gezeichnet von Heinrich Wilhelm Tischbein ... Mit Er­lauterungen von Christian Gottlob Heyne". 10 Cf.: S tec how, W., „Lucretiae Statua", Beiträge für Georg Swarzenski. Berlin — Chicago, 1951, 118—120.

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