Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 52. (Budapest, 1979)

SZIGETHI, AGNES: Quelques contributions a l'art d'Artemisia Gentileschi

tion Schönborn à Pommersfelden, qui évoque Turchi et Saraceni, mais la com­paraison montre qu'elle est d'une formule plus rude, plus rigide, moins adroite, donc date sans aucun doute d'une période de début de la carrière de l'auteur. 11 En tout cas, le tableau de Budapest, permet de tirer des conclusions même si nous ne le considérons pas comme authentique. Il est extrêmement difficile de résoudre la question d'authenticité vu d'une part les inégalités dans le fini du travail, et de l'autre à cause de la connaissance de l'autre version, presque en­tièrement identique, de cette composition, 12 et de leur comparaison. L'ancien tableau de la collection Guidi, à en juger d'après les reproductions dont nous disposons, ne dépasse pas en qualité le tableau de Budapest. Etant donné que parmi les oeuvres d'Artemisia je ne connais dans l'original que celles de Buda­pest et de Naples, je dois me limiter à des hypothèses dans les questions du style et dans le jugement des qualités du tableau. Certains détails plus faibles plaident contre l'authenticité, en premier lieu la figure grossièrement esquissée du bourreau dans le fond, à l'opposé d'autres détails exécutés avec plus de soin comme par exemple la figure de Judith ou la tête de Saint Jean Baptiste dont le visage exsangue et pâle est bien mis en relief par le cadre foncé de ses cheveux, et dont l'expression délicate, spirituali­sée est sans exemple dans l'oeuvre connu d'Artemisia, du moins avant sa pé­riode napolitaine. Vu ces détails j'inclinerais à supposer que la Salome de Buda­pest est une oeuvre précoce, peu mûre, mais authentique d'Artemisia. Toute­fois, l'autre version, non seulement identique, mais très proche en dimensions aussi, contredit cette hypothèse. Les photos ne permettent pas de résoudre la question laquelle est l'oeuvre meilleure, originale, et il ne semble pas réel de penser que les deux sont authentiques. Tout en laissant ouverte la question de l'authenticité, le plus acceptable paraît de supposer que les deux versions con­nues, celle de Budapest et celle ayant été dans la collection Guidi, sont des ré­pliques, exécutées à une date proche de celle de l'original, du même tableau en­core inconnu, perdu ou se trouvant à un endroit inconnu. Le tableau représentant Jaël et Sisera (fig. 33—34) ne pose pas de problè­mes d'attribution et de datation grâce à son inscription qui est en harmonie totale avec ses qualités artistiques. Sur la colonne de gauche une signature de dimensions soulignées, utilisée à l'époque florentine de l'artiste dit: ARTEMITIA LOMI FACIBAT MDCXX. Pour la provenance du tableau le signe KK mar­qué au fer chaud au dos du cadre (fig. 35), fournit une donnée précieuse, bien plus ancienne que pour Salome, et qui permet de faire remonter cette oeuvre jusqu'aux collections de la cour viennoise. 13 (Ce signe a fait surgir l'idée que 11 Dans la collection Schönborn à Pommersfelden, le tableau Suzanne et les Vi­eillards montre de la proche parenté avec l'art d'Orazio et dans le type de Suzanne, et dans sa manière élégante; l'attribution contredisant la signature, de Longhi en faveur d'Orazio est fort compréhensible et ce n'est pas un hasard qu'après les débats provoqués par la lecture de la signature et de la date, et après des prises de positions contraires à Longhi, — cf. Bissell, op. cit. p. 157, note 36. — M o i r la reprend encore: The Italian Followers of Caravaggio, Cambridge, Massachusetts 1967, p. 100. Naturellement, on ne peut pas dire avec assurance que dans les vers publiés par Toesca I. (Paragone 1971. no. 251., p. 91.) il s'agit justement de cette peinture. 12 Jadis dans la collection Guidi à Faenza, voir dans le catalogue de la vente en 1902 de la Galéria Sangiorgi de Rome. No 144. ; M o i r, A. : The Copists of Caravaggio. New York, 1977. 13 K i 1 é n y i, H. von : Ein wiedergefundenes Bild des Tizian. Budapest, 1906, p. 24.

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