Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 48-49. (Budapest, 1977)
HARASZTI-TAKÁCS, MARIANNE: Pedro Nuhez de Villavicencio, disciple de Murillo
PEDRO NUNEZ DE VILLAVICENCIO, DISCIPLE DE MURILLO Nombreux étaient les peintres qui imitaient la manière des trois grands maîtres espagnols du XVII e siècle, de Velazquez, Zurbaran et Murillo, mais aucun des trois n'a fondé, comme l'ont fait Rubens ou Rembrandt, une véritable école. L'activité de Velázquez s'était limitée à la cour royale et l'entourage immédiat de celle-ci, Zurbaran travaillait en premier lieu pour les ordres monastiques. Murillo seul destinait ses oeuvres, ses Madones de moindre envergure, faites pour la piété familiale, ses scènes de genre où il reproduisait les vagabonds des rives et les enfants-marchands, à la satisfaction des besoins de la bourgeoisie citadine aisée. Ses scènes de genre étaient les premières parmi les oeuvres de l'école espagnole à sortir au-delà des frontières de l'Espagne, 1 quelques unes étaient achetées en Flandre dès la fin du XVII e siècle. 2 Il se peut que plusieurs d'entre elles fussent exécutées sur commande de seigneurs et de marchands voyageants de Flandre. Au XVIII e siècle en France, et plus tard en Angleterre aussi, on rencontre un grand nombre de ses tableaux. 3 Malgré sa grande popularité, nous ne lui connaissons pas d'élève qui fût devenu un maître important, bien que même des personnalités aussi eminentes, au style aussi individuel, que Zurbaran aient subi son influence, encore que sa manière plus sèche, plus ascétique et, dans sa jeunesse, plus vigoureuse, différât considérablement du langage pictural plus mou de Murillo/ 1 II est certain qu'il avait exercé une influence non négligeable sur les membres de l'Académie des Beaux Arts de Seville, fondée en 1660, mais ceux-ci imitaient avant tout ses oeuvres religieuses de moindre haleine et ses portraits de genre, en se limitant plutôt aux côtés extérieurs de sa manière si caractéristique. L'ensemble de ses élèves, disciples et imitateurs sera certainement présenté d'une manière plus claire dans le catalogue des oeuvres de Murillo en prépara1 „Ha legado à noticia del Rey N. S. que algunos extrangeros compran en Sevilla todas las pinturas que queden adquirir de Bartolomeo Murillo, y otros célèbres pintores para extraherlos fuera del Reyno ..." Afin de l'empêcher, sur ordre de Charles III, Floridabianca publia en octobre 1779 à l'Escurial une ordonnance qui interdit l'exportation des tableaux. Cf. Guillaumie-Reicher, G.: Théophile Gautier et l'Espagne. (Paris, 1935) 409. 2 Tels sont par exemple les tableaux se trouvant à Munich, dont „Enfants mangeant des fruits" est mentionné en 1691 dans la succession d'un maître de poste d'Anvers, en 1698 comme propriété du gouverneur des Pays Bas, et depuis 1748 figure dans l'inventaire du palais munichois. :! Cf. Curtis, Ch. B.; Velázquez et Murillo. New York—Londres, 1883; Stirling, W. : Annals of the Artists of Spain, Londres, 1848. III. un grand nombre de ses tableaux se trouvant en Angleterre y sont mentionnés, dont plusieurs d'après lesquels on a fait des gravures en Angleterre dès 1772 (III. 1429, 1443). 4 Le meilleur exemple en est la „Sainte Famille" peinte en 1659, Budapest, Musée des Beaux Arts.