Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 46-47. (Budapest, 1976)

SZILÁGYI, JEAN-GEORGES — SZABÓ, NICOLAS: Art antique au musée Déri de Debrecen et dans d'autres collections hongroises

de l'exécution des mèches, allant jusqu'aux moindres détails (telles sont les mèches en demi-cercles, tombant du milieu de la tête dans deux directions, les petites boucles sous le ruban sur le front, etc.). Le modelé de la chevelure conservant le caractère original du bronze la rattache également à celles-ci, et encore à quelques répliques de tête d'une bonne qualité. Par contre, une différence essentielle en comparaison avec les copies connues est que les oreilles de satyre uniformément acceptées, à l'exception de la seule version découverte à Volubilis (L. Châtelain, Mon. Piot, 33, 1933, p. 112—8 et pl. 10—11; C. Boube­Piccot, Les bronzes antiques du Maroc, I. Rabat, 1969, p. 167—9 et pl. 99—102)', n'ont ici pas de traces, même a disparu l'autre attribut indiquant la sphère diony­siaque, la couronne de raisin surmontant le ruban (korymbos), existant sur la statue de Volubilis. Cela ne montre en soi-même autre chose que la tête de Buda­pest devait appartenir à une statue dont le maître a, d'une façon usuelle dans la pratique des copistes, transformé la statue du satyre, mais il est possible qu'il ait conservé non seulement les détails de l'exécution de la tête, mais aussi les traits essentiels de toute la composition. Bien entendu, la tête à elle seule ne permet pas de conclure au motif de la statue entière, et moins encore aux détails de la solution et à la fonction éventuelle de la nouvelle version. Le plus vraisemblable est qu'elle représentait un athlète, peut-être un athlète vain­queur, et ainsi ce n'est à vrai dire pas une transposition, mais une reprise de la fonction primitive de la statue de satyre du IV e siècle. A savoir, on a reconnu depuis longtemps ses modèles dans les statues d'athlètes de l'époque classique mûre du V e siècle (cf. Furtwängler. Meisterwerke, p. 536—7; Rizzo, op. cit., p. 18—9; Picard, op. cit., p. 420—22; Lippold, Skulpturen des Vatikanischen Mus., III, 2, 111 ad Gall. Cand. n° 12; H. Gallet de Santerre, in Hommages à A. Grenier. Bruxelles, 1962, p. 726—7; etc.). L'original du satyre verseur était, selon une opinion généralement acceptée, l'oeuvre de Praxitèle, et c'est justement en raison de ses traits enracinés encore fortement dans la sculpture classique du V e siècle qu'il est considéré comme sa statue exécutée dans les années autour de 360. La célébrité de l'original explique la fréquence des copies et le vaste effet que le motif de la statue a exercé (cf. Klein, Praxiteles, p. 193), mais pareillement s'est sa connaissance largement diffusée grâce aux copies, qui l'a rendue appropriée à l'adapter à d'autres fonctions. L'idée avait vraiment un sens s'il était possible de supposer que le spectateur ait reconnu qu'est-ce qui c'est transformé en quoi. Cela est valable non seulement pour les répliques entières apparaissant avec des attributs changés (cf. la liste de Gercke), mais aussi pour celles qui furent réduites en hermès. Il convient de signaler encore deux différences existant entre la tête de Budapest et les autres copies connues. L'une est que les yeux sont inhabituelle­ment petits, ce qui a ses analogies sur les portraits romains exécutés au I er siècle de l'époque impériale. En premier lieu c'est le modelé des yeux qui cause que sur la tête l'expression douce et sereine — visible sur les copies de meilleure qualité — s'est figée, malgré tous les soins du lapicide, en un classicisme sec. L'autre motif frappant est le malentendu de l'interprétation du noeud postérieur du ruban dans les cheveux, et son remplacement par des mèches. Il existe des copies où le noeud est absolument absent (Vatican, Gall. Geografiche 40; Lippold, op. cit., p. 474—5 et pl. 210). En raison du grand nombre des copies de la statue de Praxitèle, il est particulièrement frappant de voir les correspondances très précises des traits principaux. La pratique antique des copistes explique bien tous les détails de la tête de Budapest qui diffèrent de ces traits, mais ensemble ils nous avertissent

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