Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 44. (Budapest, 1975)
MRAVIK, LADISLAS: Tableaux romagnols dans les collections hongroises
Budapest. 18 Sur ce tableau se font valoir aussi les traditions locales, l'influence de Palmezzano et des deux maîtres bolonais ci-haut mentionnés. C'est une œuvre tardive exécutée vers 1511— 1515, et est quant à sa forme mieux modelée que celles jusqu'ici mentionnées. Une version la plus individuelle et d'un goût absolument local représentent les peintres de Cotignola: Bernardino Zaganelli, Francesco Zaganelli et en partie Girolamo Marchesi. Le plus doué parmi eux est sans doute Francesco Zaganelli dont un fragment de tableau d'autel — la «Vierge avec l'Enfant» — se trouve au Musée de Budapest. 19 Ce tableau (fig. 48) fut déjà plusieurs fois atribué au maître, 20 et bien que le dernier catalogue du musée ne prenne pas position dans la question de la paternité, il relève la parenté étroite de l'œuvre avec les frères Zaganelli, surtout avec les tableaux de Francesco. La raison de l'incertitude est sans doute le mauvais état du panneau, le nettoyage cependant effectué entretemps a révélé les formes dynamiques et la richesse de sa palette (fig. 49). Aucune raison ne s'impose donc de disputer à Zaganelli cette pièce importante. Le caractère allemand et gothisant est dû à l'influence des maîtres nordiques et on peut démontrer dans nombreuses de ses œuvres l'influence de Quentin Massys, de Dürer et d'autres artistes allemands. 21 En ce qui concerne la datation du tableau, on peut le raj)procher de deux œuvres authentiques. On reconnaît la parenté des visages un peu ombriens sur le tableau du Museo Civico de Vicenza, la «Madonna délie Rose» 22 et la forme des draperies est proche de celle de la Vierge du tableau d'autel, peint en 1504, et conservé à la Brera de Milan. 23 Le plus probable est que le tableau de Budapest date lui aussi des premières décennies du XVI e siècle. Girolamo Marchesi ne peut être comparé à Zaganelli, ni en matière d'invidualité, ni en sûreté dans le métier. Son style dénote plusieur influences particulières, des traits empruntés à Zaganelli, et même aux Vénitiens et à Raphaël. Etant d'une qualité très moyenne, on ne peut accepter l'attribution à Zaganelli, 24 idée surgie en rapport avec la copie de Budapest du tableau de Giorgione, le «Cristo e il manigoldo», qui était pendant longtemps rattaché à l'école vénitienne. Un mérite incontestable de l'étude y relative de L. Puppi est qu'il a prouvé l'origine romagnole du tableau, et qu'il le fit remonter indirectement à une gravure de 1520, exécutée 18 ]sjo d'inv. GO. Peuplier, huile, 71,5X 54,3 cm. C o r b a r a, A. : La pit t ura faent ina. Melozzo du Forli. Rassegna <Tarte romagnola, XVI, 1938, p. 212. - P i g 1 e r, A.: op. cit., p. 63. 19 N° d'inv. 5418. P i g 1 e r, A. : op. cit., 582 — 583. Là il figure déjà avec ses anciennes dimensions: bois, 116,5x91,5 cm. Au cours de la restauration les pièces rapportées sur les deux bords furent éliminées; ses nouvelles dimensions sont 116,5x59 cm. Sa restauration complète n'est pas encore terminée. 20 B. Berenson Ta cité plusieurs fois comme l'oeuvre de Zaganelli; récemment op. cit., p. 451. — puis (laletti, V. — C a m e s a s c a, E.: Enciclopedia délia pittura Italiana. Vol. II. Milan, 1950, 2572. 21 Sur les influences nordiques en détails: Suida, W.: Francesco Zaganelli von Cotignola und die Deutsche Kunst. Zeitschrift für bildende Kunst, LXTV, 1930— 1931, p. 248 — 251. et T a o Tue ci, A.: L'ultimo tempo di Francesco Zaganelli. Paragone, 193. XVIT, 1066, p. 63, 67, 68. 22 G n u d i, C. — B e c h e r u c c i, L. : op. eil ., p. 134. 23 N° d'inv. 458. Primitivement il constituait Tun des autels du S. Apollinare Nuovo de Rávenne. 24 N° d'inv. 4218. Peuplier, huile, 43x57,5 cm. Puppi, L.: Une ancienne copie du «Cristo e il manigoldo» de Giorgione au Musée des Beaux-Arts. Bulletin du Musée Hongrois des Beaux-Arts, N° 18, 1961. p. 39-49, 121 - 126. - Pigler, A.: op. cit., p. 782. (il