Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 44. (Budapest, 1975)

HARASZTI-TAKÁCS, MARIANNE: Scenes de genre de Goya a la vente de la collection Kaunitz en 1820

le prince Alois Wenzel Kaunitz était également diplomate à Madrid jusqu'en 1800. Avant cette date pourtant il ne pouvait pas acheter les tableaux dont quatre étaient en 1812 chez Xavier Goya. Nos dernières recherches dans les archives Kaunitz, sans être couronnées de plein succès, offrent d'autres points d'appui. En 1810, Alois Wenzel Kaunitz passa un temps si prolongé à Madrid qu'il s'y faisait envoyer les revenus de ses propriétés d'Austerlitz. 22 Cela a pu servir d'occasion pour acquérir les tableaux. Comme le prince Kaunitz séjourna en 1815/10 de nouveau à Madrid, on pourrait admettre qu'il ait acheté les toiles directement à Goya. Un seul fait y contredit, à savoir que le «Mât de Cocagne» (Berlin) fut acquis par le prince Kaunitz, selon Desparmet Fitz-Gerald, 23 dans la collection madrilène du marquis Selva Alè­gre, donc ce n'est pas le peintre qui devait le vendre. Les tableaux formant un groupe plus ou moins cohérent, et la probabilité étant réduite qu'ils fussent achetés à part à un maître peu connu en dehors de l'Espagne, et à une collection particulière, il nous semble plus vraisemblable que, pour autant que le renseignement cité corres­ponde à la réalité, le prince l'ait tous achetés au marquis Selva Alegre. Tout cela, évidemment, ne change rien au fait que l'authenticité de quatre tableaux était prouvée, dont un, celui de Berlin, fut considéré par Gassier-Wilson comme réplique ou copie. 2 ' 3 A propos des tableaux de Budapest également ces auteurs ont émis des suspicions; vu que la «Jeune fille à la cruche» et le «Rémouleur» ont des dimensions bien plus réduites que les «Mayas au balcon» qui figure dans le catalogue, ou les femmes lisant une lettre (Lille) avec lesquels ils ont été évalués au même prix, ils ne peuvent pas être identiques à ceux du catalogue, seulement des esquisses pour des originaux perdus, et de plus grandes dimensions. 25 Cette hypothèse s'avère dé­sormais caduque vu que les tableaux furent vendus en 1820 avec d'autres, mention­nés dans le catalogue de 1812. Leur présence dans ce catalogue et à la vente de la collection Kaunitz tranche aussi leur datation, bien que ces deux tableaux de Buda­pest aient des affinités avec certaines de ses œuvres exécutées déjà à Bordeaux, comme par exemple la «Laitière de Bordeaux» conservée plus tard au Prado (fig. 98) où nous trouvons la même dignité naturelle dans la représentation d'ouvriers que dans nos tableaux. Parmi les tableaux de Budapest l'«Aguadora» a plusieurs répli­ques et copies connues. Sa provenance de la collection Kaunitz, et la détermination 22 Le 6 mars 1816, signature du prince sur une quittance, pur avoir touché les reve­nus du quatrième quart de l'année 1815, à Madrid. Brno, Státny Archiv. 1816. K. 48. N° 25. Les documents non rangés ne comprennent que des comptes économiques. Les cotes indiquées ci-haut marquent les N° des boîtes et des pages des documents rangés par années. 23 Op. cit. I. 290. N° 269. Voir note N° 7. Ch. Yriarte en 1867 cite le tableu chez le Marquis Selva-Alègre (Goya, Paris, 1867, 136) disant que ,,Cette toile provient de la Ga­lerie du prince Kaunitz, ambassadeur d'Espagne à Vienne". 24 «La version de Berlin (provenant de la collection Casa Torres) a fréquemment été attribuée à Lucas, mais une étude comparative de ces deux peintures est maintenant indispensable. Réplique ou copie: 81,7x103,5 cm. Berlin, N. G. (A I 785). Op. cit. 255. 25 Id. 256. Là-même, il publie les répliques et le fait, que Juliet Wilson a retrouvé au dos d'un carton reproduisant des femmes portant de l'eau, rapproché par nous, dans une étude précédente, à 1' «Aguadora» (fig. 97), le chiffre X. 13. qui se trouve actuelle­ment dans la collection madrilène d'Antonio MacCrohon. Cela expliquerait l'évaluation des deux tableaux et du carton qui, ensemble, aurait pu correspondre au prix des «Ma­yas au balcon», en effet bien plus important, qui par ailleurs était évalué à 400 réaies, tandis que nos deux tableaux et le carton l'étaient à 300 réaies. Cela est tout à fait cor­rect, vu que les «Fileuses» étaient évaluées à 100 réaies de même que les «Buveurs» con­servé jadis dans la collection Herzog à Budapest.

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