Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 44. (Budapest, 1975)
HARASZTI-TAKÁCS, MARIANNE: Scenes de genre de Goya a la vente de la collection Kaunitz en 1820
SCÈNES DE GENRE DE GOYA À LA VENTE DE LA COLLECTION KAUNITZ EN 1820 Avant la fin du XVII e siècle la réputation de la peinture espagnole n'avait pas pénétré dans les pays d'Europe. Même à cette époque-là, Murillo fut l'unique maître dont certaines oeuvres parvinrent jusqu'en Flandre, ensuite en Bavière, en France et, dans la première moitié du XVIII e figuraient déjà aux ventes de collections bien connues. En dehors de lui, seul le nom de Vélàsquez fut connu, grâce à ses voyages en Italie, à Rome, et des portraits 1 envoyés en don aux cours impériales, royales et princières quittèrent la Péninsule. Ribera était connu en Italie aussi, mais les œuvres d'autres maîtres n'étaient guère sorties d'Espagne, les collections royales et l'Escurial sont mentionnés tout au plus dans quelques relations de voyage. Au début du XIX e siècle les amateurs-antiquaires anglais et hollandais font leur apparition, dont par exemple W. G. Coesewelt, banquier d'Amsterdam, ou Mr. Wallis, au service de Buchanan,'- qui, avec des diplomates aimant la peinture et les voyageurs, fort rares, remarquent la richesse de la peinture espagnole. Une nouvelle situation surgit par suite des guerres napoléoniennes où les généraux et maréchaux de l'armée française se procurent, collectionnent, parfois achètent les œuvres des maîtres espagnols pour eux-mêmes et pour le Musée Napoléon projeté. 3 Cependant, il n'y a pas d'exemple que des tableaux de maîtres vivants soient sortis du pays. Il est à peu près certain que les cinq scènes de genre, de relativement petites dimensions, de Francisco de Goya, un des géants de la peinture européenne de l'époque, n'ont pas été transportées de Madrid à Vienne par une vente forcée, par extorsion, voire par une simple rapine. 4 Ces tableaux, du moins quatre d'entre eux, étaient très certainement la propriété de Xavier Goya au moment du partage en 1812, après la mort de l'épouse de l'artiste. 5 Dans les troubles généralisés, craignant les conséquences du comportement francophile bien connu de Goya, et une saisie éventuelle, un groupe de tableaux fut inventorié, et cédé à l'unique fils, Xavier Goya. Quatre des cinq tableaux figurent dans cet inventaire. L'identification n'est 1 Le plus grand nombre de portraits de Velasquez furent acquis par les collections de la cour de Vienne, quelques uns par le roi de France, par la collection bruxelloise de Leopold-Guillaume, et par des cours princières allemandes à la fin du XVII e siècle. 2 Cf. : Takács, M.: History of the Spanish Collection in the Budapest Museum of Fins Arts. The New Hungarian Quarterly, Vol. X. N° 35. 1969. 180- 185. 3 G u i n a r d, P.: Zurbarán et les peintres espagnols de la vie monastique. Paris, 1960. 6- 13. 4 Comme ce fut le cas, dans les troubles de ces temps, pour les acquisitions de tableaux par les maréchaux français et par certains antiquaires ayant pratiqué le chantage. Cf. : F o r d , R. : A Handbook for travellers in Spain. Londres, 1845. 180. 5 S á n c h e z Canton, F. J. : Corné vivia Goya. Archivo Espanol de Arte, XIX. 1946. 73-109.