Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 43. (Budapest, 1974)

KAPOSY, VÉRONIQUE: Un dessin de Le Sueur pour «l'Allegorie de la Monarchie française»

UN DESSIN DE LE SUEUR POUR «L'ALLÉGORIE DE LA MONARCHIE FRANÇAISE» Parmi les dessins français du XVII e siècle du Musée des Beaux-Arts se trouve une feuille représentant «Pallas Athéna» qui, dans l'inventaire, figurait comme l'oeuvre de Charles Le Brun (fig. 05). 1 La figure aux gestes vifs et aux traits classi­ques, exécutée à la pierre noire et craie sur papier beige, tient de sa main gauche devant elle son bouclier orné d'une tête de monstre, et de sa main droite l'épée prête à attaquer l'ennemi. L'élan offensif de son geste et son regard tourné vers le bas permettent de conclure que la figure est une étude de détail faite pour une composition plus grande et représente la déesse qui arrive des hauteurs pour vaincre l'ennemi. Après avoir examiné les traits caractéristiques du dessin nous étions convaincus que ce n'est pas en Le Brun, mais en Eustache Le Sueur, l'autre artiste important de l'époque, que nous devons voir le maître de la feuille. Les minces traits tracés délicatement à la jjierre noire, les lignes courant parallèlement cherchant la solution ultime et accentuant la plasctieité, ainsi que les contours renforcés seulement à quelques endroits, sont les propres de la manière de Le Sueur. C'est son style graphique que dénotent les plis ondoyants de sa robe soufflée par le vent, la manière de distribuer l'ombre, les hachures qui, tantôt partant des angles s'étalent en éventail, alors qu'autrefois les lignes parallèles des hachures se croisent enchevêtrées et irrégulièrement. L'éclairage arrivant obliquement d'en haut et tracé à la pierre blanche marquent les taches de lumière. Ce sont les mêmes lueurs blanches qui brillent sur le casque, sur le bord du bouclier et sur le visage et donnent de la plasticité aux plis mouvementés de la robe. Finalement, nous avons réussi à retrouver la composition pour laquelle la feuille a été exécutée comme étude de détail. Au milieu du XVII e siècle, une tâche importante dans les constructions de grande envergure du Louvre était la transformation et la décoration des apparte­ments de Louis XIV et de sa mère Anne d'Autriche. De ces travaux furent chargés les plus excellents artistes français. Les constructions furent exécutées selon le» 1 N° d'inv. 2808, 300x230 mm. Collections Lempereur. puis Esterházy. Dans la col­lection Esterházy (34.15) le dessin était enregistré comme l'œuvre de Le Sueur, et au Musée des Beaux-Arts comme celle de Ch. Le Brun. La feuille porte le nom, écrit plus tard à la plume «Le Sueur» ~ Exposé au Musée des Beaux-Arts: Hoffmann, E.: Francia rajzok. (Dessins français). 1933. n° 29. Dans la collection Lempereur il se trouvait avec trois des­sins de Le Sueur: Junon et Carthage (N° d'inv. 287(5), Junon et Troie (N°d'inv. 2874), Femme assise appuyant la tête sur la main (N° d'inv. 2875). Les dessins jusqu'ici connus de Le Sueur appartenant au Cabinet des Dessins du Musée furent étudiés par. R ose n­b e r g, P.: Dessins de Le Sueur à Budapest. Bulletin du Musée Hongrois des Beaux-Arts. 1972. 'N° 39. 03- 75.

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