Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 43. (Budapest, 1974)

MOJZER, NICOLAS: La datation de la «Déposition de Croix» du Maître MS

sition de son tableau, si fortement fait valoir le modèle de Rogier. Le personnage sur l'échelle est une version proche du modèle fondamental de Rogier — comme aussi Saint Joseph d'Arimathie — mais la tête se modèle plutôt sur la tête de la figure barbue de la composition devenue classique, qui tient le récipient de Marie-Made­leine. Dans la composition de Torun le peintre a transformé en hauteur la structure de forme allongée du modèle fondamental. Un tel groupement de la Vierge et de Saint Jean l'Evangéliste, habituel plutôt dans les compositions du Calvaire — que reprend plus tard le Maître MS lui-même — se conforme à ce modèle créé par Rogier van der Weyden. Le visage de la Vierge suit celui de la seconde Marie qui, dans le tableau autrefois à Louvain, se tient derrière la Mère des douleurs, tout comme son attitude et aussi sa figure; ses deux mains rabaissées — en tant que signes de la compassion — indiquent avec une force frappante la main gauche inerte du Christ qui, là, est invisible, en la remplaçant pour ainsi dire doublement.— Un élément de la composition inusitée est le rocher s'élevant derrière la Croix. Dans les scènes de la Déposition de Croix ce rocher n'est jamais présent d'une manière tellement accentuée. Nous sommes forcés à penser à la scène de la «Déplo­ration du Christ mort devant la tombe» de Rogier van der Weyden (Florence, Offices), où la montagne rocheuse s'élevant au centre est le tombeau du Christ. L'exemple est chez Rogier exceptionnel: il l'a emprunté à un modèle italien, à la composition similaire de Fra Angelico qu'il dut voir lors de son voyage en Italie. 14 Cette oeuvre de Rogier van der Weyden a été exécutée sans aucun doute sur com­mande d'un client italien pendant son séjour en Italie (1450), ou immédiatement après, et se trouvait, à la fin du XV e siècle, très probablement dans la collection Médicis. 15 Le tableau n'a pas été exécuté en gravure, et n'était pas connu dans l'art nordique — contrairement à la composition de la «Déposition de Croix» de Louvain, qui était généralement connue et eut un grand succès. — Il serait intéressant de sup­poser que le tableau de Torun ait eu encore d'autres attaches avec l'exemple flo­rentin. Les nuages couvrant le ciel sur la scène de Florence sont peut-être les antécé­dents du fond de ciel du tableau de Torun. Le ciel clair et couvert symbolise proba­blement la mort et la résurrection du Christ. Sur le tableau de Torun ce parallélisme est assez frappant. Sur le côté gauche du tableau le ciel est entièrement couvert de nuages sombres, tandis que sur le côté droit on voit un paysage gai (mais sans per­sonnages). Sur tous deux côtés du fond de paysage se trouve une église, ce qui, conformément à la parabole du Christ, indique la mort physique du Sauveur et sa résurrection. 16 Les deux arbres desséchés se dressant sur le rocher marquent un contraste similaire avec les deux arbres aux riches feuillages visibles dans le paysage ensoleillé du côté droit. Ces deux dernières plantes, bien qu'elles soient connues par les tableaux et gravures allemandes, semblent évoquer les cypresses du tableau de Florence de Rogier van des Weyden. Ce sont là des menues marques 14 D a v i e s, M.: Rogier van der Weyden. Londres. 1972, p. 212. 15 D a v i e s, M. : op. cit ., ibid, — C'est à bon droit que U h r b a c h, Zs. : Die Heim­suchung Maria, ein Tafelbild des Meisters MS, (Acta Históriáé Artium. I. 1964, ff. 315) a insisté, en rapport avec la «Visitation» sur la proche parenté ent re le Maître MS et Rogier van der Weyden. 1(i «Arrachez le temple, moi je le rebâtirai au bout de trois jours». «Les juifs étaient consternés. . . mais lui pensait au temple de son propre corps» (Saint Jean, 2, 19—21). Cette comparaison de Jésus sous cette forme plus complète (comme l'aveu des faux té­moins chez Mathieu, 26, 61), et comme les railleries des Juifs chez Mathieu, 27, 40) n'existe que chez Saint Jean; on se demande si les deux mots subsistant dans l'inscription originale du cadre disparu: «DILEXIT. . . HOMINUM» pouvaient être reconstitués en tant que cita­tion de Saint Jean (3, 16). Cf . M o j z e r, M.: article cité, 117/13.

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