Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 43. (Budapest, 1974)

MOJZER, NICOLAS: La datation de la «Déposition de Croix» du Maître MS

LA DATATION DE LA «DÉPOSITION DE CROIX» DU MAÎTRE MS. Parmi les huit tableaux de chevalet connus du Maître MS le plus ancien est la «Déposition de Croix» provenant de Torun (Varsovie, Musée National ; fig. 35)­1 A sa datation c'est son ancien cadre disparu qui servit de base écrite. Sur le cadre actuel se trouve l'année 1495 empruntée à l'inscription originale, repeinte jjrobabl­ment au XVI e siècle. Le style du tableau semblait justifier cette date, c'est pour­quoi, en attribuant le tableau au Maître MS, nous avons adopté la constatation unanime des historiens d'art polonais. 2 Le tableau, cependant, fut peint plus tard, en connaissance des gravures sur bois de jeunesse de Dürer. Sur le tableau les mains semblent imiter les mains des feuilles de l'«Apocalyse». La main gauche de Nicodème recevant dans ses bras le corps du Christ est le grossissement en contrepartie de la main droite du personnage vu de dos (très probablement l'Antichrist ) qui se tient devant la «Femme de Babylone» (B. 73 ; fig. 38), 3 la main droite de Nicodème répète la main tenant l'épée de l'ange supérieur de gauche de la feuille des «Quatre anges vengeurs» (B. 69), et c'est la même 1 1) o brzeneck i, T.: Malasrtwo tablicowe, katalog zbiorów. Varsovie, 1972. p, 117—120, n° 35 — avec l'exposé détaillé et abrégé de la littérature d'art polonaise, n°d'inv. 184984, «Peintre de Torun (?), de 1495» - autrefois le tableau d'autel delaSociété Corpus Christi, de l'église Saint-Jean de Torun. — Il vaut de retenir que le tableau fut pri­mitivement exécuté pour servir d'épitaphe et non pour un tableau d'autel, ainsi il n'avait une fonction liturgique que secondairement. 2 Pour le cadre originel et la nouvelle identification du tableau cf. Mo j z e r, M.: Bulletin du Musée Hongrois des Beaux-Arts, 1906, N° 29, p. 69 - 82. - il reste indiscutable que celui qui autrefois a repeint le cadre avait adopté la date de 1495 de l'inscription ori­ginale du cadre, ce n'est que dans son interprétation qu'il put se tromper. Sur les épita­phes c'est l'année de la mort du défunt qu'on a habituellement marquée — ce qui dans ce cas était sans doute 1495. Les personnes représentées étant sans intérêt pour celui qui avait repeint le cadre, il a marqué l'année comme la date de l'exécution du tableau qui par sa valeur artistique était très apprécié. L'inscription «t'ins Anno 1495» atteste que c'est seulement l'année supposée de l'exécution qui semblait importante, c'est pourquoi il l'a exactement copiée. Mais si celui qui a repeint le cadre s'était tellement intéressé à la qualité artistique et à la datation du tableau, ainsi qu'il en fait témoignage, il aurait peut-être repris aussi d'autres données de l'inscription relatives à la personne du peintre. Donc la date de 1495 est le terme post quem du tableau. Cette; date est un point de repère très probable: qui pouvait être ce bourgeroisnotable de Torun qui avait deux fils et une fille en 1495, année de sa mort ou celle de son épouse? 3 C'est visiblement dans ce sens que le Maître MS a fait figurer l'Antichrist — en tant que le vrai antipode terrestre du Christ — dans la représentation du centurion du «Calvaire», dont la robe et, en partie, l'attitude sont les mêmes. Il a dessiné sa tête enlur­banée d'après la gravure de Pollaiuolo, intitulée: «11 Gran Tureo», alors que son profil est I racé d'après le Turc de la gravure sur bois de Dürer représentant la «Flagellation» (B. 8). La feuille de Dürer fut exécutée vers 1497. (P a n o f s k y, F. : Albrecht Dürer. Princeton, 2° éd., 1948. n e 228).

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