Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 43. (Budapest, 1974)
TÁTRAI, GUILLAUME: Une oeuvre inconnue de Taddeo Gaddi au Musée des Beaux-Arts
intitulé De Vita Christiana, paru en 1333, qui a exercé une influence sur la composition des scènes de la vie de Jésus. Or, même si en général il pouvait être question de cette influence, ce n'est que l'exégèse de la Bible, parue en 1338 (De Gestis Domini Salvatoris), qui put avoir un effet sur Gaddi. 9 Au vrai, les citations de Maione proviennent elles aussi de ce texte. Par ailleurs, cette influence ne fut démontrée dans aucun cas concret. Concernant le tableau qui ici nous intéresse de plus près, c'est à l'observation de Fidati que Maione attribue le fait que sur la Nativité la Vierge apparaît agenouillée, bien que ce motif soit présent déjà chez Pacino di Bonaguida (L'arbre de vie, Florence, Académie), et la description dans les Meditationes Vitae Christi a pu également fournir une base à cette sorte de représentation. 10 En ce qui concerne la date de 1333— 34, il y a encore une difficulté qui se pose. A savoir cela s'entend de soi-même que nous la comparions au triptyque de Berlin de Gaddi qui est signé de 1334 (fig. 33.). Il est notoire que la composition de cette oeuvre est en parenté étroite avec le triptyque de Bernardo Daddi, peint en 1333 (Florence, Bargello). 11 Donc, même si nous négligeons les particularités de la composition, nous voyons que sur le tableau de Berlin le modelé des détails est bien plus dur, graphique et minutieux que sur n'importe quel tableau de la série de Santa Croce, ce qui rend la datation de la même année fort problématique. C'est le point de vue d'Oertel que nous considérons comme le plus acceptable. 12 Selon lui les tableaux de la série sont des oeuvres qui montrent «un style très personnel et intime», et qui furent exécutées après avoir terminé les fresques de la chapelle Baroncelli, et qui comprennent, bien que transformés, tous les enseignements artistiques. Oertel se réfère en même temps à une analogie du style très convaincante lorsqu'il tient les tableaux pour proches des fresques de la crypte de l'église San Miniato al Monte. 13 En effet, sur ces fresques (fig. 34.) on rencontre des formes arrondies et une manière qui, par rapport aux fresques de la chapelle Baroncelli, sontbien plus larges et la peinture est bien plus pâteuse, ce qui est caractéristique des scènes de la série décorant l'armoire. Les documents prouvent que Gaddi a exécuté les fresques de San Miniato en 1341 — 42. Donc, si l'argumentation d'Oertel est correcte, il est logique de situer — d'après l'identité absolue du style que nous venons d'exposer — non seulement les tableaux de la série de Santa Croce, mais aussi les deux tableaux de volets ici publiés, à la période des alentours de 1340. GUILLAUME TÁTKAI 9 C'est J. Gard n e r qui attire l'attention sur ce malentendu de Maione et de Marcucci : The Decoration of the Baroncelli Chapel in Santa Croce. Zeitschrift für Kunstgeschichte, 1971. p. 114. 10 M e i s s, M.: Trecento Scramble. The Art Bulletin, 1953. p. 54-55. Meiss, après avoir rejeté tableau par tableau l'influence de Fidati, arrive finalement à la constatation que. . . «despite this and other difficulties, we must allow t he possibility that the preacher's thought did affect Taddeo's painting. »; Le passage relatif des Meditationes: «Allora la madré s'inginocchio e si lo adoro e fece grazie a Dio e disse: ...» Mist ici del Duecento e del Trecento. A cura di Arrigo Levasti. Milan — Kome, 1935. p. 424. 11 L o n g h i, R, : Qualità e industria in Taddeo Gaddi. I. Paragone, 1959. N° 109, p. 35. Selon Longhi le modèle commun de Gaddi et de Daddi était une œuvre perdue de Maso di Banco. 12 O e r t e 1, R. : op. cit., p. 120-121. 13 O e r t e 1, R. : op. cit., p. 235, note 76. 4* 51