Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 42. (Budapest, 1974)
TÁTRAI, GUILLAUME: Hercule a la croisée des chemins. Le tableau de cassone de Matteo Balducci au Musée des Beaux-Arts
de nouveaux détails. On y retrouve d'une part sur le côté du Vice le champ fleuri, la route comfortable et douce, puis le précipice conduisant dans l'abîme et d'autre part, sur le côté de la Vertu la route scabreuse et abrupte au bout de laquelle un plateau idyllique attend ceux qui ont choisi la vie vertueuse. 20 A titre d'illustration il suffit de citer ici, d'après Panofsky, les vers de Maximinus (Pseudo-Virgil) 27 : «Nam via virtutis dextrum petit ardua callem Difficilemqiie aditum primo spectantibus offert Sed requiem praebet fessis in vertice summo. Molle ostendit iter via laeva, sed ultima meta Praecipitat captos volvitque per aspera saxa.» Cependant, outre les sources écrites, l'influence de certaines traditions picturales est elle aussi très forte. Le correspondant du «hortus conclusus» est le jardin des vertus entouré d'une haie, avec au milieu la fontaine, la Fontaine de la Vie. Et du côté du «Vice-Délice» on voit sa variante profane, le Jardin de l'Amour peuplé d'animaux et de couples amoureux, et la Jeunesse: tous des motifs de l'art courtois gothique tardif, 28 survivant au temps de la Renaissance. La composition de Pinturicchio représentant Suzanne et les vieillard, visible dans l'appartement des Borgia au Vatican, est un bon exemple qui montre comment on s'est imaginé à cette époque le Jardin de l'Amour. 29 Sur tous deux côtés figure le lièvre, qui est le symbole de la Luxure. 30 Dans le Jardin des Vertus une femme tend un lièvre à son compagnon assis sur la margelle du puits et jouant de la harpe: le symbole de la victoire sur la Luxure. Deux personnages arrivent de la forêt tenant une lance et une lèche ce qui est déjà un motif mythologique; le hortus conclusus chrétien s'est transformé en le domaine de Diane, la déesse vierge de la chasse. La présence des musiciens est motivée par le rapport entre la musique et la vertu, alors que dans les personnages assis dans la cour ouverte on reconnaît l'assemblée des gens vertueux jouissant de l'éternité heureuse. GUILLAUME TÁTRAI 2G P a n o f s k y, E. : op. cit., p. 48 - 49, 65. 27 P a n o f s k y, E. : op. cit., p. 66. 28 Lexikon der christliehen Ikonographie. Rome-Friebourg-Bâle-Vienne, 1970. Mot rubrique «Garten», Vol. IL, p. 78 — 82; mot rubrique «Brunnen», Vol. L, p. 330 — 335; Van. Marie, R. : Iconographie de l'art profane au Moyen Age et à la Renaissance. La Haye, 1932, p. 426 — 32. Pour le jardin des vertus, surtout dans la littérature médiévale allemande, voir Stammler, W. : Wort und Bild, Berlin, 1962, p. 106 —116. 29 C a r 1 i, E. : op. cit., fig. 70. 30 Lexikon der christlichen Ikonographie, Tome IL Rome-Fribourg-Bâle-Vienne, 1950. Mot rubrique «Hase», p. 222 — 225.