Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 42. (Budapest, 1974)

POGÁNY - BALÁS, EDITH: Observations a propos des tetes de guerriers de Léonard de Vinci et du portrait géant en bronze de Constantin

Le tracé des cheveux bouclés demi-longs retombant sur l'épaule du profil du dessin du British Museum (fig. 27.) est également identique à celui de la tête de bronze de Constantin (fig. 26.)- Ce dessin qu'on met en rapport avec le relief perdu de Darius de l'atelier de Verrocchio, et dans lequel on a cru reconnaître le caractère métallique d'un statue, accuse une proche parenté avec la tête de bronze antique. Il est trait pour trait, et aussi dans sa qualité, identique à la tête de Colleoni de Verrocchio. Nous ne nous étendrons pas ici sur le fait que Léonard, bien que dans son prototype il ait toujours conservé cette forme, a dans l'expression et dans les détails, déployé une variété extraordinaire. Dans l'expression des têtes de guer­riers hurlants il est allé jusqu'aux limites extrêmes des émotions, par contre la tête du Colleoni s'est tenu exactement à la conception de ce dessin de Léonard. Notre but est ici de déterminer et de montrer plus exactement que la représenta­tion des têtes d'une si grande force suggestive n'a pu être fondée sur des monnaies en faible relief, mais que ce n'est qu'une tête antique monumentale plastique et bien travaillée qui dut lui servir de modèle. C'est ce qu'on retrouve dans le por­trait de bronze de Constantin (fig. 32.), duquel on a pu abstraire et corriger les pro­portions conformément à l'idéal de beauté de Léonard, ou bien les déformer en vue d'une expression vigoureiise : de calculer et d'expérimenter aussi empiriquement les lois de la tête en profil représentée en plan. C'est lors de son voyage probable à Rome, que Léonard dut s'inspirer de ce portrait colossal, en étudiant son schéma de plusieurs vues, de profil, de face, de trois quarts et ses proportions, sa plastique, son anatomie, le raccourci, et la place qu'il occupait dans l'espace. C'est ainsi qu'il a créé la série de ses têtes, de ses représentations expressives de guerriers. Il eut l'occasion d'étudier cette tête colossale devant le portique de l'ancien Palais des Conservateurs où elle se dressait, comme don du pape Sixte IV, sur une colonne basse posée sur le sol. Dans la Bataille d'Anghiari l'un des typesléonardiens, celui du guerrier héroïque, a une vigoureuse expression. La tête tracée à la sanguine est l'une des têtes de guerriers peu nombreuses qui représentent un jeune homme. Quant à son expres­sion psychologique, le dessin appartient aux plus vigoureux, et le profil inférieur visible sur le dessin noir (fig. 31.) montre nettement sa connexion avec le portrait de Constantin. Sur les dessins de caractère constantinien qui, depuis ses premiers dessins, accompagnent tout son oeuvre jusqu'aux têtes passionnées de la Bataille d'Anghiari de Budapest (fig. 29.) et sur le beau profil datant des années 1510, considéré aussi comme le profil de Trivulce (Windsor 12,556), desquels Clark écrit qu'ils étaient inspirés de l'art antique, on retrouve — à notre avis — toujours la caractéristique de la tête de bronze de Constantin (fig. 30.). La mise en parallèle de ces dessins non seulement avec le profil du portrait de Constantin, mais aussi avec les têtes de profil de Mantegna et de Michel-Ange, montre clairement le modèle commun, et aussi les connexions subtiles et compliquées entre leur art. Ce dessin tardif de Léonard comprend, à côté de Constantin, aussi le David de Michel-Ange, comme aussi le David accuse une parenté avec les statues antiques que Michel-Ange a étudiées directement : les Dioscures de Monte Cavallo, et la tête de Constantin, même les gravures de Mantegna, et le souvenir des oeuvres de Léonard y sont pour quelque chose. Dans les têtes de Budapest (fig. 29.) Léonard a réalisé les lignes de son ïrattato écrites sur les vaincus, non pas la perte de la bataille, mais l'intrépidité de la lutte ; et cette description montre également que c'est la tête de Constantin (fig. 30.) qui dut être son modèle :. . . «leur front se froisse dans des rides douloureuses, des deux côtés du nez doivent être quelques rides qui partent des narines et montent aux

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