Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 39. (Budapest, 1972)

GARAS, CLAIRE: Les oeuvres de Gianbettino Cignaroli et de Pietro Rotari en Hongrie

69. Gianbettino Cignaroli: Le martyre de Sainte Eurosie et de Sainte Irène (détail). Montegaldella l'avant plan pour la plupart étage en gradins, l'action se déroule à vrai dire comme la finale dramatique d'un opéra. Cette impression et l'illusion d'une représentation théâtrale sont augmentées par la draperie divisant la scène et par les coulisses de l'arrière plan — selon la même formule chez Pittoni et aussi Cignaroli — et surtout par l'éclairage spécifique, la mise en relief à la lumière d'un réflecteur des personnages et des détails (voir par exemple, le personnage sur l'extrême gauche dans la Mort de »Socrate de Cignaroli). Il est intéressant de suivre de ce point de vue le changement qui s'est produit entre les dessins relatifs et les tableaux exécutés de Cignaroli (fig. (>7 —b8). Les dessins subsistant dans l'album de croquis de Milan sont plus riches en détails, en cléments secondaires, et la composition est plus ondoyante et libre. Dans le tableau le peintre a avancé les personnages en les rapprochant du specta­teur, il les a agrandis tout en réduisant les motifs qui pourraient détourner l'atten­tion de l'action principale. Il est caractéristique que, par exemple, la figure du page, servant sur le dessin de repoussoir, se retire sur le tableau modestement dans l'ex­trême droite, et que sur le tableau le peintre fait figurer l'épée — sur le dessin posée presque incidentellement sur le sol à l'avant plan — en effet comme un instrument meurtrier, en la levant diagonalement. Les modifications servent aussi dans l'exécu­tion du tableau de Socrate à augmenter l'accent dramatique et la mise en valeur plus accentuée du protagoniste. Alors que sur le dessin la figure du sage mourant se perd pour ainsi dire dans le demi-cercle serré des disciples sur le tableau le corps étendu est éclairé d'une vive lumière et en intensifiant les gestes des personnes qui l'entourent — par exemple, le vieillard aux bras écartés sur le côté droit — le peintre accentue encore davantage le contenu tragique de la scène. Les deux représentations, le Suicide de Socrate et le Suicide de Caton, sont les paraboles de la même attitude humaine, celle de la mort librement choisie. L'his-

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