Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 39. (Budapest, 1972)

SZMODIS-ESZLÁRY, EVE: Sculptures néerlandaises, hollandaises et flamandes en Hongrie, IV

Le mont du calvaire était symbolisé par le crâne. 17 Ce sujet qui ne figure point dans la Bible mais contribue à rendre plus bouleversante l'histoire de la Passion, se transforme de bonne heure en un type de statue votive. La représentation du Christ, isolé de la scène s'est répandue aux anciens Pays-Bas, en Allemagne, dans les états baltiqu.es, en France et en Espagne. 18 Mais, c'est justement pour s'étant rendu indépendante de la scène que s'imaginaient les mystiques que cette représentation a fourni une raison de la confondre avec les types de l'Ecce Homo, de la Dérision du Christ, du Christ assis et attendant la flagellation. On désirait déduire l'origine du thème des mystères, les Passions contemporaines, cependant, n'ent font pas mention. 19 C'est dans les textes de Johannes Brugman, orateur des Pays-Bas sep­tentrionaux (1400— 1473) qu'on rencontre le Christ assis sur une pierre. La premiè­re mention écrite de sa forme plastique date de 1570.-° Un exemple de ce type iconographique figure dans le catalogue de 1966 du Musée des Beaux-Arts de Budapest comme l'oeuvre d'un maître flamand (?) de la fin du XVI e siècle. 21 Les exemplaires connus de ce type corroborent en effet l'origine flamande de notre statue. 2- Surtout la fine manière de tailler les détails de la tête très expressive plaide en faveur de son origine flamande (fig. 43). Cette force expres­sive de la tête est très proche de celle des statues de Burgos ou de Bouvignes qui toutes deux sont d'origine anversoise. 23 D'une grande beauté est la draperie pitto­resque retombant de la pierre. Le corps un peu anguleux, l'attitude des mains, les jambes un peu allongées, la raideur de l'attitude assise rappellent le Christ de Lou­vain, 21 malgré que la qualité de la statue de Budapest soit bien meilleure. On ob­serve une attitude similaire du corps, des mains, des pieds, et de la position assise encore sur une autre statue flamande très belle, (pu est conservée à San Francisco. 25 D'accord avec la datation du catalogue, nous plaçons notre statue à la fin du XV e siècle. Il n'y a que quelques années qu'est entrée au Musée des Beaux-Arts une sta­tuette qui représente également ce type iconographique (fig. 44). Elle figure dans l'inventaire comme l'oeuvre d'un maître allemand du début du XVI e siècle sous le titre «Le Christ bafoué par les soldats de Pilate>>. 26 Le t} T pe du visage, l'attitude des mains, la corde richement nouée, le rapprochent de la statue de l'église Saint Jacques de Louvain' 27 qui provient d'un atelier brabançon de la fin du XV e siècle. 17 D i d i e r, R. : Christ attendant la mort au Calvaire et Pietà, deux sculptures anver­soises à Binche. Problèmes de datât ion et i l'iconographie. Bullet in de la ( 'ommission Roya­le des Monuments et des Sites, XIV (1963), p. 5!) et (il. 18 Ibid., p. 63. ,: ' Ibid., pp. 59 et (54. [bid., p. 66. -' R a I o g h, J. : A Régi Szoborosztály állandó kiállítása (L'exposition permanente du Département des Sculptures Anciennes). Budapest, 1986, op. cit., p. 31. Chêne, 93 cm. X d'inv. : L. 4029. Provenance: Dépôt de Ferenc Karátson au .Musée des Arts Décoratifs. Entré au Musée des Beaux-Arts en 1950. -- On voit les beaux exemples flamands du type par ex. dans De vigne, M.: La sculpture mosane du XII e au XVI e siècle. Paris-Bruxelles, 1932, pl. XXXVI I ; Didier, R. : o]). cit., Le siècle des primitifs flamands, (juin-sptembre 1 9(50). Catalogue. Bruges, 19(51, p. 195, n° 92; Guide du Musée Gruuthuse. Bruges, 1970, p. 34. 23 D id ie r, R. : op. cit., fig. (5 et 7. Le dernier est un travail anversois marqué d'un point d'interrogation. 24 Guide Musée Gruuthuse. Bruges, 1970, p. 34. 25 Illustrations of Selected Works. M. H. de Young Memorial Museum San Francisco. California, 1950, p. 101 ; Le siècle des primitifs flamands. 1900. op. cit., p. 195, n c 92. 26 Musée des Beaux-Arts, n° d'inv. 09.12; chêne fortement repeint. 38 cm. 27 Didi e r, R.: op. cit., fig. S.

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