Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 39. (Budapest, 1972)
SZMODIS-ESZLÁRY, EVE: Sculptures néerlandaises, hollandaises et flamandes en Hongrie, IV
Nombreuses oeuvres anversoises sont mises en rapport avec le nom de Moreau/ Un tel est par exemple, le retable d'Enghien conservé aux Musées Royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles, 8 dont les personnages accusent une parenté frappante avec ceux du groupe des Pharisiens de Budapest. Nous présenterons ici, en tant qu'exemple caractéristique, les figures enveloppés d'une riche draperie ample de la scène de la «Circoncision» du retable d'Enghien. (J Sont singulièrement ressemblantes la manière de tailler les plis, leurs froissures, leur chute sur les manteaux des femmes debout à droite et des deux personnages se tenant à l'avant plan du groupe de Budapest. Et le type de visage de l'homme au chapeau debout sur le côté gauche du retable d'Enghien est identique à ceux des personnages de Budapest. L'étude de la scène de la Circoncision est, du reste, très instructive car elle révèle que l'artiste a fait figurer dans la composition de retable tout un nombre de personnages qui n'ont aucun rapport avec l'action biblique. A notre avis le groupe des Pharisiens ne représente pas des pharisiens, mais des figures secondaires servant à animer la composition. Le personnage de droite dut regarder vers le centre de l'action. Les deux hommes discutant ont aussi peu de rapport avec l'action principale (pie les deux femmes à droite dans la scène de la Circoncision. On date le retable d'Enghien entre 1535 et 1545. 10 Nous pouvons donc dater les deux reliefs de Budapest des environs de 1540. Tous deux furent exécutés dans l'atelier anversois mis en rapport avec Moreau, mais ils n'appartiennent pas au même retable, aussi diseernent-on des différences de manière à l'intérieur de l'atelier. Les trois figures secondaires sont de meilleur qualité que celles du Portement de Croix. Outre les deux pièces anversoises ci-haut analysées, nous désirons présenter encore un groupe anversois jusqu'à présent absolument inconnu. Cet objet est entré au Musée des Beaux-Arts comme l'oeuvre d'un maître allemand du début du XVI e siècle, et sa désignation iconographique était «groupe de Saints» (fig. 35). 1] En étudiant les monuments de la sculpture néerlandaise nous avons reconnu l'origine anversoise du groupe et c'est avec cette désignation que nous l'avons présenté à l'exposition du Musée des Beaux-Arts, intitulée «Chefs-d'oeuvre inconnus». 12 Après l'avoir restauré et identifié selon l'analyse du .style, nous avons réussi à découvrir la preuve décisive de son origine anversoise: la petite main sur le sommet de la tête de la figure centrale (fig. 37 et 40). 13 Le personnage central du groupe est un homme qui porte un surplis et une étole blanche. Il tient la main droite levée en serrant les quatre doigts et écartant le pouce. Dans sa gauche il tient un vase à pied et à couvercle. Les deux femmes se tenant 7 B o s s e h e r e, J. (le: La sculpture anversoise aux XV'' et XVI* siècles. Bruxelles, 1909, pp. 157 — 101 ; W u r /. b a c h : Niederländisches Künstler-Lexikon, II. Wien-Leipzig, 1910, p. IS5; T h i e ni e, U. — Becker, F.: Allgemeines Lexikon der bildenden Kirnst 1er. XXV. Leipzig, 1931, p. 130. 8 B o r c h g r a v e d'A Mena, J. de — M a m b o u r, J. : Retables en bois du Hainau!, 1968, pp. "42-47. « Op. cit., p. 47. 10 Op. cit., p. 44. " Au Musée des Beaux-Arts, n° d'inv.: 51.900. Dans l'inventaire il figure comme travail allemand du début du XVP siècle. Chêne polychrome, haut.: 30 cm. Il fut remis au Musée des Beaux-Arts, en I960, par le Musée des Arts Décoratifs où il a figuré comme travail rhénan du XV e siècle. 12 E s z 1 á r y, É. — M o j z e r, M. : Ismeretlen Mesterművek (Chefs-d'oeuvre inconnus). Exposition au Musée des Beaux-Arts. Budapest, 1907, p. 5. 13 C'est M. H. de Smedt, Vice-direct cur du Musée ( 'eut ral d'Ut recht, qui a bien voulu attirer mon attention sur la petite marque visible sur le sommet de la tête.